La franchise est un modèle de développement d'affaires. Il s'agit d'entreprises de taille moyenne qui ont généralement développé un concept qui réussit et qui essaient de le répliquer en faisant profiter une des entreprises qui démarre ou des entreprises existantes qui veulent se reconvertir en utilisant leur modèle d'affaires. Le principe en réalité, c'est une alliance stratégique interentreprise qui est productive de synergie qui est conclue dans l'intérêt des deux parties. Cette alliance selon M. Sami Boukaïla, président du cercle d'action et de réflexion autour de l' entreprises, rapporte en principe un transfert technologique et de savoir-faire parce que "le capital expérience cumulé par l'entreprise qui a prouvé son concept au sens business, comme par exemple un plombier ou un cordonnier, un menuisier etc.., peut à travers l'arrangement de son travail, de son savoir, transférer le savoir-faire à des entreprises qui vont démarrer donc des entreprises en cours de conversion. Et de fait, c'est un transfert technologique et de savoir-faire. Cela permet également la création d'entreprises petites et moyennes avec un taux de perte qui est réduit à moins de 7%, statistiques internationales prouvées, alors que quand on démarre une entreprise à l'heure actuelle, le taux de perte est très élevé, il avoisine les 80 % pour les PME sur le plan mondial. La franchise permet la création d'emplois directs et indirects, et crée de la richesse. Il note également que cela met à niveau le capital, les gens vont apprendre à travailler, à recevoir la clientèle, et à se comporter de manière professionnelle. Cela améliore l'environnement des affaires, le secteur formel va être renforcé ; les gens vont être tentés d'aller plus vers un business formel plutôt que d'être dans l'illégalité". M. Boukaïla, évoquant la place de l'Algérie dans le domaine de la franchise, dit, qu'" à l'heure actuelle, il n'y a pas de statistiques ; cela se développe de manière anarchique puisqu'il s'agit d'une initiative d'entrepreneurs qui démarrent un business. Je crois qu'il doit y avoir une trentaine d'enseignes qui s'installent à l'heure actuelle. Ces enseignes là, sont en majorité des enseignes internationales avec très peu d'enseignes locales". Il estime que sur la base d'un même niveau de développement de l'Afrique du Sud, en moins de dix ans, cela pourrait créer 500 000 emplois pour l'Algérie.Il note dans ce sens que "nous avons tous les moyens de développer cette franchise, tous les moyens d'être, à l'instar de l'Afrique du Sud, un leader dans le domaine de la franchise". Il dit qu'il ne faut pas croire que la franchise, c'est du commerce import-export d'enseignes internationales. Cela permet aussi aux entrepreneurs locaux d'essayer de copier et de faire mieux sur des concepts locaux. Il cite comme exemple, les Etats-Unis : c'est plus de 1 500 milliards de dollars et 18 millions de postes de travail ; le Maroc qui a démarré en 1996 avec 37 enseignes qui se retrouve avec 310 enseignes. "Véritablement, en Algérie nous avons tous les moyens de la développer, et c'est un moyen efficace de faire un transfert technologique, un apprentissage, une amélioration des conditions de travail, un meilleur service et un meilleur produit aux consommateurs et aussi endiguer l'informel par une concurrence directe". Pour atteindre ces objectifs, M. Boukaïla, outre les textes législatifs et la formation du personnel, met l'accent sur la vulgarisation du concept, un cadre réglementaire qui protège la propriété intellectuelle de manière effective. Pour protéger la propriété intellectuelle, il faut, dit-il, que sur le plan légal "la justice qui est en phase de mutation rapide et qui devient de plus en plus efficace en se spécialisant dans l'économie, puisse s'imprégner de ce concept de propriété intellectuelle, et mettre à exécution les décisions de justice. On a beaucoup d'aspiration, on a de très belles, on a de très belles lois, mais encore faut-il que les acteurs puissent faire appliquer, la loi du pays et la loi qui est promulguée". Il annoncera qu'une discussion et une préparation ont cours actuellement au niveau du ministère, et qui vont s'étendre à toutes les parties prenantes. "Il est vrai que pour les entrepreneurs, une fois rentrés dans des cadres législatifs extrêmement fermés, cela va réduire le développement de la franchise. Les gens devront respecter un certain code de conduite les uns vis-à-vis des autres. Mais, il est clair qu'il y a un cadre tout autour qui doit être là pour protéger la propriété intellectuelle. Tout cela doit être élaboré dans un cadre de concertation avec une application dès le départ et suivie de réajustements éventuels pour pouvoir aboutir à quelque chose qui colle vraiment au développement du pays".