Le segment commercial occupe, présentement, la marge des préoccupations des opérateurs économiques nationaux. L'entreprise algérienne est-elle en mesure, aujourd'hui, de développer un contrat franchisé-franchiseur? C'est à cette interrogation qu'il faudra répondre afin de situer l'Algérie parmi les pays ayant développé ce segment commercial. Le climat d'affaires dans lequel s'embourbe l'entreprise algérienne, couplé à des conditions économiques défavorables, donnent un avant-goût amer sur l'intérêt accordé à la franchise sur le marché national. Le segment commercial, d'une importance avérée pour la croissance de l'entreprise, occupe, présentement, la marge des préoccupations des opérateurs économiques nationaux. L'Algérie étant, ainsi, en perte de vitesse par rapport à ses voisins, à l'instar du Maroc et de l'Egypte. En termes clairs, la franchise est, en quelque sorte, une alliance stratégique entre une entreprise et un agent d'accompagnement sur le plan service, savoir-faire, expérience et compétence. Laquelle alliance est fondée, évidemment, sur le principe de bénéfice mutuel. Par ailleurs, seule l'entreprise, en quête d'une coopération dans le but de booster sa croissance, est appelée à épauler financièrement, les frais de la franchise. Est-il possible? A cette question, M.Mohamed Loukal, président-directeur général de la Banque extérieure d'Algérie, une institution qui s'engage déjà à financer un réseau de PME franchisées, dira que l'enjeu dépasse bel et bien ce stade de réflexion. En plus de la Banque extérieure d'Algérie, d'autres organismes vont également intervenir pour le financement de la franchise. Car, d'après lui, en toile de fond figurent moult avantages au profit de l'entreprise et de la PME algérienne. Il s'agit, entre autres, de permettre la création d'autres entreprises, stimuler la croissance et le développement des PME et, ainsi, mieux placer la PME pour compatir avec les grandes compagnies et les filières intégrées. A en croire Mohamed Loukal, les coûts de la franchise seront vite récompensés après l'expansion de l'affaire et le transfert des bénéfices aux franchisés. Ce n'est pas l'unique enjeu pour l'entreprise et la PME algériennes, livrées, il est utile de le reconnaître, à d'autres obstacles de taille. Ce qui explique le peu, plutôt l'absence presque de demande de la franchise, est le déséquilibre existant entre l'offre et la demande. Souvent, les coûts de la franchise proposés dépassent de loin le plafond pouvant être soutenu par l'entreprise. Et, auquel les bailleurs de fonds sont quelque peu «allergiques». L'autre maillon faible est le cadrage législatif de la franchise qui fait encore défaut. Le retard réglementaire fait, ainsi, fuir la technologie de la franchise, déjà non diffusée. Certains avantages de la franchise sont compromis dans l'oeuf par des barrières environnementales, à savoir l'accès au foncier, le manque de culture en technologie de la franchise. L'Algérie est appelée à rattraper un grand retard en la matière. Il est à souligner qu'une convention type a été signée, hier, par le P-DG de la Banque extérieure d'Algérie et Dar BKL, un franchiseur national qui s'engage à franchiser un réseau de PME algériennes. S'agit-il d'un démarrage? Attendons pour voir. L'implication des pouvoirs publics est sérieusement sollicitée.