La société de sidérurgie Arcelor Mittal Annaba, s'apprête à sauver les entreprises activant dans la récupération des déchets métalliques. Quelques semaines seulement après la décision du ministère du Commerce interdisant toute opération d'exportation des déchets ferreux et non ferreux, le complexe d'El Hadjar invite les “récupérateurs” à l'approvisionner en ferraille de récupération. Plus précisément, Arcelor Mittal Annaba vient de faire appel aux entreprises spécialisées dans la récupération des déchets métalliques en leur proposant d'“alimenter ses fours en ferraille en paquets pressés, ferraille massive et légère”. Toutefois, il est utile de préciser que le complexe d'El Hadjar propose des partenariats avec des opérateurs qui ne font que dans la récupération des déchets ferreux devant être dissociés de tout agent non ferreux. Mais l'initiative représente tout de même une aubaine pour les opérateurs économiques qui se sont lancés dans cette activité. Des représentants du complexe annabi laissent entendre que la décision de s'approvisionner auprès des récupérateurs est à inscrire au registre des nouvelles mutations que connaît l'entreprise et qui se conjuguent par le nouveau plan d'action mis en œuvre depuis la fusion des deux géants de l'acier, l'indien Mittal Steel et l'européen Arcelor. Au terme de ces nouvelles mutations, rappelle-t-on, Arcelor Mittal Annaba a dévoilé ses nouvelles ambitions dont l'objectif primordial est d'atteindre une production annuelle de deux millions de tonnes à horizon 2008 avant de s'attaquer au défi des cinq millions de tonnes à long terme. L'approvisionnement en métaux de récupération reste toutefois bénéfique pour l'entreprise, dans la mesure où ce produit est disponible comme il revient moins cher que le produit importé. Tels est le discours qu'adoptent actuellement les milliers de travailleurs de Arcelor Mittal Annaba. De leur côté, les opérateurs ayant investi dans la récupération de déchets métalliques ne peuvent qu'applaudir l'offre du complexe d'El Hadjar qui constitue une bouée de sauvetage pour eux. Il faut dire que la filière de la récupération est au bord de l'asphyxie depuis quelques semaines, suite à l'interdiction de l'exportation de ces déchets que vient de brandir le département du commerce. Depuis février dernier, la direction générale des douanes a décidé d'interdire toute opération d'exportation des déchets ferreux et non ferreux. Cette décision restera en vigueur jusqu'à l'élaboration d'un cahier de charges auquel sera soumis tout opérateur économique exerçant dans cette filière. A quand la finalisation du fameux cahier de charges ? Quel sont ses termes et quelles seront les nouvelles mesures auxquelles seront soumis les exportateurs de ces produits ? Autant de questions qu'aucun des concernés n'est en mesure de répondre. Pour dénoncer le flou dans lequel ils se sentent plongés, les exportateurs de déchets métalliques ont interpellé avant-hier le président de la République et, à travers un communiqué de presse, ils exigent du ministère de tutelle (commerce) de les impliquer dans la définition des nouvelles mesures auxquelles ils seront soumis dans l'exercice de leur activité. Au total, quelque 300 entreprises ont été créées à l'échelle nationale ces dernières années pour se lancer dans la récupération de plus de 200 000 tonnes de déchets ferreux et non ferreux destinés soit à l'exportation ou à la transformation au niveau local. C'est dire à quel point le marché est juteux.