Réaction n «Nous sommes navrés par la décision du ministre du Commerce d'interdire définitivement cette activité.» C'est ainsi que Nourredine Sargoua, porte-parole du club des exportateurs des métaux ferreux et non ferreux, a voulu «dénoncer» la décision prise récemment par El-Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce interdisant la vente des déchets non ferreux. «Cette activité assure plus de 40 000 emplois directs et indirects à commencer par la collecte des déchets ferreux et non ferreux au niveau des décharges publiques et en faisant du porte à porte au niveau des foyers et ménages sans compter les nombreux sites de collecte et les usines générateurs d'emplois», a souligné M , Sargoua, ce matin, sur les ondes de la Chaîne III. Pour lui, cette décision est «injuste». «C'est comme quand un vol est commis dans un bus et qu'on amène tout le monde au commissariat», a-t-il dit tout en reconnaissant qu' «il y a des voleurs parmi nous». Mais qui, selon lui, ne sont que des jeunes par-ci par-là, qui font cela parce qu'il n'y a pas assez de sécurité au niveau des sites .«Les vols, il y en a partout dans le monde. En Allemagne, par exemple, plus de 600 personnes sont en cours de procès pour vente et achat de métaux volés. En France, 16 personnes ont été arrêtées pour vol de métaux non ferreux. Un autre cas a été signalé même au Japon. C'est un phénomène universel dû à la hausse des prix et la rareté du produit», a-t-il dit. Pour M. Sargoua, il faut simplement mieux sécuriser les sites. Il a estimé qu'il existe quelque 300 récupérateurs exportateurs de métaux ferreux (fer, ferraille...) et non ferreux (cuivre, plomb, zinc, aluminium, nickel...) et que cette activité assure des revenus «de plusieurs millions de dollars» pour le compte du Trésor public. «ça ne part pas seulement par les conteneurs, ça part aussi par les frontières marocaines et fait vivre des centaines de gens», a-t-il dit. La décision du ministre du Commerce est considérée par M.Sargoua comme très pénalisante et va avoir des conséquences graves comme le chômage et l'atteinte à l'environnement. «Ces déchets sont totalement intraitables en Algérie en dehors de quelques petites usines. Les bloquer créera plus de problèmes d'environnement», a-t-il souligné .Pour lui, «la solution serait d'établir un cahier des charges qui définira clairement l'activité avec des conditions bien précises». M. Sargoua a estimé les pertes qui seraient engendrées si la décision était maintenue à des millions de dollars. «Des millions de dinars ont été investis en l'achat des machines , de location de parcs et de camions . Nous exportons plus de 200 000 tonnes chaque année de déchets ferreux et non ferreux», a-t-il souligné. Il faut rappeler que le ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, avait récemment justifié cette disposition de la loi de finances 2007 interdisant l'exportation des déchets ferreux et non ferreux, par «les nombreuses infractions qui ont émaillé cette activité ces dernières années».