Soumise à des mutations rapides, l'entreprise algérienne est au cœur du processus de création de règles souples lui permettant une meilleure mise à niveau, l'assainissement de son registre financier et son ouverture sur le monde extérieur. Un processus largement soutenu par l'Etat à travers divers mécanismes et autres encouragements. Malheureusement, comme affirmé par le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, à l'issue des travaux de la 13e session de la tripartite, "certaines entreprises n'arrivent pas à soumissionner, car étranglées par la dette, mais aussi par des investissements massifs de modernisation". Cette question semble trouver un écho particulier dans la stratégie actuelle du gouvernement quant à la vivacité de l'entreprise et son insertion dans ce nouvel environnement. " Au-delà du soutien et de l'encouragement à l'investissement et à l'entreprise ", la nouvelle démarche économique impulsée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, tend à garantir aux entreprises locales un plan de charges et à faire désormais des programmes publics de développement un véritable levier d'expansion et de promotion de ces entreprises. Cette démarche vise ainsi à contribuer tant bien-être des salariés qu'à la performance de l'entreprise, c'est aussi la recherche d'une productivité économique élevée et un cadre stratégique de développement global dont la mise en œuvre implique l'intervention et la contribution de tous (gouvernement, hommes d'affaires, gestionnaires d'entreprise, société civile, banques et partenaires sociaux). Le débat actuel sur les moyens de revitalisation de l'entreprise algérienne, fait l'objet d'une vive préoccupation des pouvoirs publics et qui couvre l'ensemble des procédures et des règles face à la valorisation de l'efficacité de la performance créatrice de richesses économiques et sociales. Cet ensemble de règles et de mesures ne peut être compétitif que si l'ensemble socio-économique national "y adhère, se mobilise, autour d'un projet de développement flexible et consensuel", afin d'éviter les éléments d'incertitude et d'imprévisibilité qui caractérisent les nouveaux rapports d'une mondialisation aussi forte. L'analyse de l'entreprise algérienne, comme modèle et moteur de la relance économique, traduit cette approche qui permet de prendre en considération les interactions consistant à trouver conjointement avec l'encouragement et l'aide de l'Etat, des instruments de gestion et de fonctionnement stables adaptées à tout l'environnement présent. Cette foi, vient d'être témoignée par la volonté des partenaires de la tripartite, c'est-à-dire que le moment semble opportun pour le regroupement de tous les efforts de modernisation et de revitalisation de l'entreprise. L'Etat, en fournissant aux entreprises publics et privés la matrice de l'innovation et l'appui nécessaire, attend d'elles, à travers un véritable contrat avec les intérêts de la nation, de témoigner de l'esprit et du sens des responsabilités qui est le leur, afin que l'entreprise soit réhabilitée dans sa fonction de construction du renouveau économique et social. Cela exige des acteurs motivés et impliqués dans cet engagement, en tenant compte des intérêts du pays et leurs poids potentiels sur l'avenir. C'est aussi, la motivation à s'adapter aux nouvelles contraintes du marché, qui devrait passer par la qualité, la compétence, l'innovation, la compétitivité et la réactivité de tout le système productif. L'Etat, en offrant de précieuses méthodes pour diagnostiquer les insuffisances de l'entreprise, l'amélioration de la nature des relations entre tous les acteurs pour justement la légitimité du développement de l'entreprise et de ses gestionnaires, est en train de permettre le passage du diagnostic à l'action pour dynamiser économiquement et socialement l'entreprise. D'ores et déjà, l'évolution du cadre légal témoigne d'une prise de conscience de l'importance de ce partenariat qui repose à la fois sur le dialogue social et économique. Aussi, la mise à niveau des entreprises, au croisement de la sociologie et des sciences du management, est un enjeu pour chaque gestionnaire. Un prérequis indispensable susceptible de rehausser la croissance et l'enrichissement du dialogue de nature managériale, qui devrait relever avant tout de bonnes pratiques économiques et de production. Il appartient donc aux chefs d'entreprise de se les approprier pour réussir cette confiance réciproque avec les pouvoirs publics. Ahmed Saber