Les pays riches prennent conscience qu'en s'enrichissant davantage en un jeu déloyal à l'égard des pays en développement, ils tuent la poule aux œufs d'or. C'est l'effet en retour, l'effet boomerang. A trop affaiblir les économies des pays en développement, ils ruinent les capacités de ceux-ci, c'est-à-dire des pays en développement à être de bons clients. La baisse de la consommation dans les pays du Sud se répercutera sur le niveau de relance de l'économie des pays riches, ce qui aggravera davantage l'emploi dans les pays du Nord et les insécurités dans les pays dissous. Au vu des conséquences de l'entrée dans l'économie de marché, ou plutôt de la mise en œuvre de réformes sans l'entrée réelle dans une économie de marché réelle, l'économie algérienne a eu droit à une augmentation rapide des importations et fatalement de la perte d'emplois, puisque les importations se font en substitution à la production nationale, alors qu'il est recommandé de faire le chemin inverse, c'est-à-dire produire en substitution aux importations. Erreurs sur le choix de la trajectoire ? Les pays en éternel développement , pour la plupart d'entre eux, ont préféré axer leurs efforts sur la revendication de l'ouverture des marchés des pays du Nord à leurs produits et pas du tout, ou pas assez des compensations à obtenir devant les demandes (ou plutôt les instructions) qui leur sont adressées d'abaisser ou même d'annuler les barrières douanières à la pénétration de leur économie. Le comble pour les pays en développement est maximal lorsque ce sont eux-mêmes qui ont défoncé leurs propres lignes de défense alors que les grandes puissances sont enclines au protectionnisme quand elles perçoivent que leurs propres intérêts en dépendent. Nous serait-il possible, au rythme de l'entrée dans l'économie de marché, au fonctionnement de celle-ci, puisse revenir la période de moindre chômage, de moindre perte de pouvoir d'achat, de plus de possibilité de faire carrière dans l'entreprise que celle-ci relève du secteur public ou du secteur privé ? Certainement que non. La précarité des emplois dépend de l'expansion des entreprises, alors que malheureusement cela n'est pas le cas et ne peut pas être le cas. A la conquête des marchés extérieurs, une conquête vraiment impossible, ils ont omis d'investir dans la conquête des marchés intérieurs. Ces pays riches ont également investi dans la destruction des moyens de parade contre les tentatives visant à les placer en position de hors jeu dans les pays en développement. Aujourd'hui, pratiquement toutes les fonctions hors secteur relevant de la fonction publique sont sous le sceau de la précarité. Même le secteur public économique ne garantit plus la stabilité au poste, et n'offre plus l'assurance d'un déroulement de carrière, comme cela était le cas avant l'entrée dans ce qui est appelé l'économie de marché mais qui n'en n'est pas une en termes de normes.