Il est peut être concevable que des échanges commerciaux entre pays développés participent du développement de ces pays, il n'en sera pas de même pour des pays qui ont une agriculture et une industrie embryonnaires à protéger pour les développer. Il y en a qui voient l'économie comme un dogme, alors qu'il devrait s'agir d'un moyen qui garantit nos intérêts. On se rappelle qu'à un moment donné, les négociations menées au sein de l'OMC avaient échoué du fait que la Chine et l'Inde avaient refusé de mettre en péril leurs intérêts. Si on prend l'Afrique, par exemple, de plus en plus s'élèvent de voix pour critiquer le libre commerce, y compris avec des pays émergents qui eux également cherchent leurs intérêts et non pas ceux des pays où ils investissent. Des paysans africains sont ruinés parce que les produits agricoles importés des pays émergents ou non émergents ont tiré les prix intérieurs vers le bas. Des pays africains ont ainsi perdu leur agriculture au nom de l'ouverture des frontières. Quelle place par exemple pour le riz sénégalais à côté des prix pratiqués pour le riz chinois qui inonde le marché de ce pays à des prix très bas car produit à des coûts très bas. A terme, il n'y aura plus de riz sénégalais, les paysans seront ruinés et finiront par abandonner l'agriculture, alors que le continent a faim. Au moment où il est question de sauvegarder l'agriculture africaine, il y a des partenariats qui ruinent et qui n'enrichissent pas les pays africains. Il en est de même pour les industries. Quelle possibilité pour la construction d'une industrie quand les frontières sont ouvertes aux importations qui bénéficient en plus de l'abaissement des barrières douanières ? N'est-ce pas qu'il a toujours été prétendu par les pays riches que la libéralisation des échanges et des services entraînera fatalement une croissance économique avec tout le bien-être qui en découle ? Une guerre économique, soft, opposant des économies compétitives à des économies lourdement handicapées provoquera immanquablement des drames pour des populations. Des populations des pays développés eux même prennent l'exacte mesure des problèmes qu'induit la mondialisation au moment des délocalisations d'entreprises, notamment dans les régions où il n'y a plus d'emplois. Dans les pays dits pudiquement en développement et qui sont à la recherche d'un développement introuvable depuis des décennies, ne pouvant satisfaire à ce qui leur est demandé de faire, à savoir acquérir la capacité à entrer en concurrence avec des économies ultra développées, les conséquences en sont déjà appréhendées sous l'angle de l'aggravation des inégalités, de l'extension du chômage, et fatalement des insécurités. N.B