Amazigh Kateb, le fils de son père ne fera pas son périple lyrique de Bled Tour prévu du 1er au 12 décembre en cours dans une dizaine de wilayas. Cette tournée qui intervient à quelques mois à peine (le 17 octobre) de la sortie de son "Marché noir ", un opus dans lequel le fougueux chanteur a pour la première fois exploré les textes de son père Yacine, est reportée à " avant la fin du premier trimestre 2010" explique-t-on. Les raisons de ce report sont liée selon les producteurs exécutifs ACMevent et Neef Prod, aux disponibilités des salles ainsi qu'aux questions d'acoustique dont jouissent lamentablement nos espaces. ACMevent et Neef Prod ont annoncé que prochainement, ils seront visibles aux cotés du sulfureux Amazigh pour une conférence de presse au sujet de " Marché Noir " édité le 17 octobre par Izem édition en Algérie. Amazigh Kateb compte lors de son prochain périple artistique rendre hommage à son défunt père dont on a célébré récemment le 20ème anniversaire de son décès. L'hommage est honnêtement baptisé, "Cinq escales pour une étoile" et se fera sous la houlette de Aarc entre le 13 et 17 décembre dans les villes comme Annaba, Souk Ahras, Constantine, Sétif et Alger. Pour la circonstance, Amazigh chantera Yacine loin des salles obscures on l'on déflore ses textes à souhait. Son album qui cogitait au studio est aussi bien dans les bacs d'Alger que ceux de Paris. Le fils de son père, tenait à la date du 17 octobre symbolisant la sombre page historique quand la police de Maurice Papon avait jeté des Algériens à la scène suite à une manif pacifique contre le couvre-feu instauré pour les Algériens. C'était le 17 octobre 1960. Ce premier opus solo, autoproduit, est disponible en particulier sur les dates de concerts et sur le site web de l'artiste. "C'est un retour à ma liberté et à mon histoire personnelle", confie Amazigh Kateb pour expliquer la fin de l'aventure à succès de Gnawa Diffusion, un groupe créé en 1989 à Grenoble et emmené par lui. Pour Amazigh Kateb, " Marché noir est "une insomnie en forme de manifeste : un manifeste pour l'amour, la révolution, le rire, la danse, la sueur et la résistance. Il correspond à un besoin de faire le bilan humain et artistique de vingt ans d'exil et de deuil, de route et de scène, de solitude et de collectif", avec des compagnons de voyage qui s'appellent Mohamed Abdennour (mandole, banjo et guitare), Amar Chaoui (percussion), Mehdi Ziuouech (synthé), DJ Boulaone (scratch) et Samuel Flament alias Kweezy Doctor. Marché noir, c'est surtout "une grande variété de sonorités ethniques, mises en relief et en valeur par des sons modernes" dans une célébration qui convoque "de la chanson chaâbie au raï, en passant par le gnawi, le ragga, le reggae, le rock, l'électro ou le hip hop..." Sur les douze titres de ce nouvel album, "Bonjour" et "L'Africain" sont des textes de jeunesse du père, Kateb Yacine. Du célèbre écrivain, "parti trop tôt", le fils dit aussi, "Je ne rêve plus de mon père. Il est debout à mes côtés". Précisant sa pensée lorsqu'il déclare, "je me reconnais dans l'insoumission de mon père, et je sais que je la porte volontiers", Amazigh rappelle cependant qu'il s'agit bien d'un album personnel. Après la dissolution de son groupe Gnawa diffusion, Amazigh Kateb a cuisiné pratiquement seul sa musique mais avec une nouveauté, celle de travailler pour la première fois sur les textes de son père. Le chanteur avoue que c'était une entreprise difficile, puisqu'il lui a fallu vingt années pour se décider à " charcuter, à violenter quelques poèmes de l'écrivain, pour en prendre ce dont il avait besoin " dira -il. Après une longue absence, Amazigh Kateb, le chanteur gnawi, parcourt les scènes de France avec, dans son goumbri, ses anciennes chansons, mais aussi du neuf. Amazigh Kateb s'est produit le 20 août dernier au festival Rio Loco de Toulouse, avec pour thème cette année le Maghreb central. Notre star de la musique gnawie y a rencontré plusieurs autres figures de proue de la chanson maghrébine, dont Hasna El-Becharia, Idir, Najat Aatabou, Biyouna, Djamel Laroussi, Belkacem Bouteldja et tant d'autres. Le sulfureux ex-leader du groupe "Gnawa Diffusion", après sa séparation avec la formation la plus glamour de la planète sud, Amazigh a passé une année à traîner la savate un peu partout, histoire de changer d'air (de musique), de faire des rencontres, batifoler entre l'Afrique, l'Europe et l'Amérique latine pour en récolter le pollen de ses chansons.