Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, participera, aujourd'hui à doha, la capitale qatarie au 9e Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) consacré à l'étude de l'évolution de l'industrie gazière dans le monde, l'examen du marché gazier international et les moyens de défendre un prix équitable du gaz, l'élection d'un secrétaire général du Forum et la préparation de la prochaine réunion de l'organisation, prévue le 19 avril à Oran, sous la présidence de l'Algérie. Cette rencontre sera aussi l'occasion de se pencher sur les mutations intervenues sur la scène gazière internationale, ainsi que sur le rôle du gaz en tant qu'énergie de l'humanité au 21e siècle. La 9e session du FPEG se penchera également sur les moyens de défendre un meilleur prix du gaz qui a décliné d'une manière substantielle dernièrement en raison du développement par les Etats-Unis d'une nouvelle technologie leur permettant de devenir autosuffisants en cette ressource énergétique. L'Algérie qui a déjà appelé à une discussion sur le marché du gaz et sur les mesures à prendre "pour avoir des prix plus adéquats sur le marché international", a invité les pays membres à se mettre d'accord sur une stratégie pour obtenir un prix juste du gaz. Pour rappel, M. Khelil a estimé récemment que le prix actuel du gaz sur les marchés internationaux est "injuste", et a plaidé pour la redéfinition des méthodes de calcul de ces prix par les différents pays producteurs de cette énergie. Selon le ministre, le prix du gaz devrait être deux fois plus élevé que son niveau actuel. Le ministre avait également estimé que le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) devrait fonctionner "comme une organisation économique" sur le modèle de l'Opep. "En plus de la Russie et du Qatar, le gouvernement algérien a déclaré qu'il soutiendrait l'idée de la création d'une Opep du gaz". Et de préciser que "l'Algérie n'a pas besoin de cette organisation comme une entité politique, on voudrait que ce forum soit une organisation économique qui puisse fonctionner à l'instar de l'Opep". Mais, le ministre a toutefois reconnu que "créer une telle organisation sera bien sûr très compliqué car chacun de ces pays (Algérie, Russie, Qatar) a conclu des contrats à long terme". Notons que lors de la réunion de Doha, la délégation de la Russie présentera une étude sur l'industrie gazière et les prévisions de production et de demande sur les divers marchés du gaz. Selon les analystes, l'industrie gazière a fait état d'une forte accélération de son développement sur la majeure partie de l'année 2008, bénéficiant d'une compétitivité reconnue à l'échelle mondiale, avant d'être gravement pénalisée par la crise économique sur l'année 2009. Ce revirement de tendance entre l'année 2008 et 2009 s'inscrit dans un climat économique très volatil et empreint d'incertitudes. Aussi bien en termes d'offre que de demande, l'industrie gazière en 2009 va connaître la performance la plus négative depuis ces quatre dernières décennies, ont estimé des experts. Cependant, pour les dix prochaines années, la demande gazière mondiale va augmenter de 30% tandis qu'un taux de 75% du gaz sera consommé localement (dans les pays producteurs) et 25% feront l'objet de transactions commerciales, a estimé Ali Hached, conseiller du ministre de l'Energie et des Mines. Concernant l'élection du secrétaire général du Forum, plusieurs pays ont présenté des candidats pour ce poste dont la Russie, Trinidad et Tobago, le Nigeria et l'Iran. L'institutionnalisation du Forum a été dictée par la volonté de donner aux pays gaziers un cadre approprié pour des échanges d'expériences et d'informations en vue d'une croissance stable mais soutenue de leurs industries gazières. Il est avant tout un cadre d'échange et non pas un organisme de régulation, ont tenu à rassurer les pays membres de l'organisation. L'un des objectifs du Forum est d'optimiser les performances de l'industrie et de permettre aux acteurs de se concerter sur les défis à surmonter, avait affirmé M. Khelil. Il avait indiqué que le FPEG est le cadre dans lequel les pays membres se réuniront régulièrement pour des échanges d'information sur leurs plans de développement, notamment ceux pour l'exportation, et sur leur apport aux approvisionnements gaziers mondiaux. Le FPEG se veut, ainsi, un espace pour échanger les expériences en vue de consolider les relations commerciales et de développer des projets de partenariat entre les pays producteurs et exportateurs du gaz. Créé en 2001 à Téhéran, le FPEG, dont la naissance officielle n'a été annoncée que le 23 décembre 2008 à Moscou, compte une douzaine de pays dont l'Algérie, la Russie, l'Iran, la Bolivie, le Qatar, la Libye, le Nigeria, l'Egypte, le Venezuela, Trinidad et Tobago et la Norvège qui a un statut d'observateur. Samira G..