La demande globale de pétrole va augmenter en 2010 de près de 1,5 million de barils par jour (bpj), soit une hausse de 1,7%, à 86,3 millions de bpj, selon les dernières prévisions de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Celle-ci ajoute que la croissance de la demande mondiale de pétrole va s'accélérer en 2010 à mesure que les pays industrialisés et les pays en développement se remettront du ralentissement économique mondial, et le rythme de croissance de la demande devrait lui aussi augmenter. L'AIE a relevé son estimation de croissance de la demande de pétrole en 2010 comparée à 2009 de 120.000 bpj, expliquant que la consommation augmenterait dans les économies en développement mais aussi dans les pays riches. Selon David Fyfe, "la demande de pétrole semble être un peu plus forte" et "l'ajustement pour 2010 se fait à la hausse." L'AIE a précisé que la production de pétrole des pays membres de l'Opep avait augmenté en novembre à son niveau le plus élevé en un an suite à la forte hausse de la production au Nigeria. Les onze pays de l'Opep soumis à des objectifs de production ont produit 90.000 bpj de plus en novembre, ce qui a fait baisser le taux de conformité à ces objectifs à 58%, contre 60% précédemment, a indiqué l'AIE. Par ailleurs, l'offre de pétrole des pays hors Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) a augmenté de 125.000 bpj environ sur l'année avec la hausse de la production en Russie et l'absence d'ouragans majeurs. Mais l'offre des pays hors Opep devrait diminuer l'année prochaine de 265.000 bpj à 51,6 millions bpj en raison d'une baisse de l'offre nord-américaine, a dit l'AIE. Néanmoins les craintes sur la reprise persistent . . "Il n'y a vraiment aucune preuve qu'une reprise vigoureuse et pérenne soit en chemin", a expliqué Mike Fitzpatrick, de MF Global, soulignant que la hausse des prix du pétrole avait longtemps été soutenue par l'anticipation d'une meilleure demande à l'avenir.Résultat, les prix du pétrole ont terminé en baisse jeudi à New York, le baril de référence cédant finalement 13 cents à 70,54 dollars au terme d'une séance hésitante durant laquelle le baril est passé brièvement sous les 70 dollars. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en janvier s'est établi à 70,54 dollars à la clôture, en baisse de 13 cents par rapport à celle de mercredi, au plus bas depuis début octobre. Le baril a réalisé ainsi sa septième séance consécutive de baisse, ayant accumulé près de huit dollars de pertes, soit quasiment 10%. A Londres, sur l'InterContinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance janvier a perdu 53 cents, à 71,86 dollars. Le baril a hésité tout au long de la séance, sur la base d'indicateurs économiques mitigés. "Les acteurs du marché semblent lentement parvenir à la conclusion qu'une véritable reprise, à la fois mondiale et américaine, va prendre des années", a également indiqué Jason Schenker, de Prestige Economics. Le dollar, stable jeudi après s'être redressé au cours des derniers jours, n'a pas apporté de soutien à la petite hausse du baril observée à l'ouverture. "Le pendule du marché a largement oscillé vers le pessimisme", a encore estimé Mike Fitzpatrick, et le baril est même descendu jusqu'à 69,81 dollars en séance. Les prix avaient subi une déconfiture mercredi, le rapport hebdomadaire du département de l'Energie mettant en lumière une nouvelle augmentation des stocks de pétrole aux Etats-Unis dans le terminal de Cushing, Oklahoma (sud). Le baril est ainsi sorti de la fourchette de prix réduite de 75-80 dollars dans laquelle il évoluait depuis des semaines, et les analystes ne se faisaient guère d'illusions sur la solidité de la barre des 70 dollars. Pour Mike Fitzpatrick, le baril pourrait descendre à des prix entre 64 et 67 dollars assez rapidement. Les analystes de JPMorgan anticipent que les prix du pétrole restent sous pression dans le monde jusqu'à la fin du premier trimestre 2010 "alors que les raffineurs gardent une cadence de processus basse et que la pression de l'offre (abondante) aide à tempérer une croissance économique résurgente et un dollar affaibli". Samira G.