Infrastructures, immobilier et tourisme. Ce sont-là les trois secteurs qui attirent généralement les capitaux arabes. Selon l'observatoire Anima-Mipo, les pays du Gulf Cooperation Council (GCC) ont investi plus de 70 milliards d'euros dans près de 700 projets d'investissements dans les pays méditerranéens depuis janvier 2003. Les investissements arabes sont à la hausse de façon continue. En dépit de la crise actuelle, le flux d'investissements directs étrangers (IDE) vers la Méditerranée fait preuve d'une belle résistance. Les pays de la rive sud de la Méditerranée continueraient à bénéficier du repli des Fonds souverains et investisseurs du Golfe sur leur voisinage méditerranéen, avec pour filières phares, le tourisme, l'agroalimentaire, l'énergie et les industries extractives. Selon la Cnuced qui a réalisé une enquête sur les perspectives des IDE sur la période 2008-2010, 75% des dirigeants interrogés n'ont pas l'intention de changer leurs projets en Afrique du Nord. 20% environ pensent augmenter modérément leurs investissements dans cette région et 3% préparent des augmentations importantes. Les pays destinataires des investissements sont essentiellement l'Algérie, la Palestine, la Jordanie, le Liban, la Libye, le Maroc, la Syrie, la Tunisie, la Turquie…Outre les secteurs précités, plusieurs autres domaines d'activité sont visés par les investisseurs arabes, à savoir la Banque, les assurances, la biotechnologies, le BTP, le transport, les services délégués, la chimie, la plasturgie, les composants électroniques, les constructeurs automobiles et équipementiers … L'accélération de la présence des pays du GCC composés en effet d'Arabie saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d'Oman et du Qatar est récente, elle datte de 2006-2007. Elle est notablement liée aux investissements des Emirats, en particulier dans les sphères spéculatives de l'immobilier et du tourisme. Les pays du GCC représentent ainsi aujourd'hui la deuxième source stable d'IDE, derrière l'Europe. Les complémentarités entre les besoins et les ressources de l'Europe, du GCC et des pays méditerranéens plaident pour la mise en place d'un modèle intégré de coopération, à l'image des liens du triangle Japon-Chine-Asean.Ainsi, le " réseau Anima " formule trois propositions pour optimiser les relations entre ces trois zones. Il s'agit d'instaurer des relations de confiance grâce à une plate-forme permanente de dialogue, de développer les PME, qui seules permettront la création massive d'activités à valeur ajoutée de millions d'emplois dans les 20 ans à venir, grâce à une initiative de développement économique en Méditerranée impliquant les pays de l'UE, du GCC et les pays méditerranéens. Il est question également d'adopter une charte de l'investissement durable en Méditerranée. Nassima Bensalem