Les pays du Golfe sont devenus, durant la dernière décennie, les pays les plus grands investisseurs dans les pays méditerranéens, surpassant même les pays européens. En effet, dans une étude de l'observatoire Anima, les investisseurs du Golfe ont investi presque 70 milliards d'euros dans 700 projets, soit une moyenne de 100 millions d'euros par projet surtout dans le Maghreb et aux Mashreq. Ils ont même annoncé plus de 160 millions d'euros d'investissements nouveaux, mais la crise a réduit certaines ambitions. Ces pays représentent ainsi, aujourd'hui, la deuxième source stable d'IDE, derrière l'Europe. Il est indiqué, entre autres, qu'il y a quatre acteurs importants qui sont impliqués : l'Europe, l'Amérique du Nord, les pays du Golfe et les pays méditerranéens eux-mêmes. Ces derniers, principalement la Turquie, la nouvelle Union européenne et l'Egypte, relativement négligés au niveau mondial au début du 21e siècle (moins de 1% d'afflux IDE globaux alors qu'ils représentent 4% de la population), ont récupéré plus d'attrait significatif durant la période 2004-2008, avec des investissements d'un montant de 40 milliards d'euros par an, soit 3% à 4% du marché mondial. En ce qui concerne les flux accumulés qu'a annoncée Anima-Mipo pendant la période de 2003 à 2009, il est indiqué que le Golfe a enregistré 69 198 milliards d'euros de flux réels équivalent. On constate donc qu'il y a une grosse différence entre le flux brut et le flux réel. Par contre, rien que 43% de ces projets semblent être réalisés, 71% et 78% en ce qui concerne l'UE et l'Amérique du Nord. Cela est lié au fait que le Golfe investit dans différents secteurs, comme à titre d'exemple, la construction, qui est plus encline et prédisposée à l'annulation. En utilisant une analyse multi-variante du profil des pays formant ainsi un triangle notamment l'UE, le Golfe et les pays méditerranéens, on trouve une grande différence. Il n'est pas surprenant de constater la concentration de l'investissement direct du Golfe qui produit des loyers économiques notamment dans la construction (travaux publics, l'immobilier, services et transport) qui représente 40% des flux réel d'IDE. Par contre, les télécommunications et opérateurs Internet ne représentent que 15.3% des investissements du Golfe et 15.1% pour l'UE en opposition avec les USA qui n'enregistrent que 1.3% dans les télécoms. En ce qui concerne le secteur des banques et assurances, il représente 11.5% et 12% pour le Golfe et les USA, par contre l'UE enregistre un taux un peu plus élevé 18.6%. Concernant le secteur du tourisme et approvisionnement, on constate que le Golfe réalise de nombreux recours, car ce secteur représente 10.6% des flux réels d'IDE, contrairement à l'UE et aux USA qui enregistrent un taux faible de 6.9% et 2.1%. Il est indiqué que les pays du Golfe sont moins intéressés par le secteur énergie car il ne représente que 6% des ses investissements. Par contre, l'UE et les USA sont plus ou moins intéressés par ce secteur car il représente 23.2% des investissements de l'UE et 18.9 % pour les USA. D'autre part, on estime un très faible intérêt pour d'autre secteurs, comme les équipements électriques & électroniques, les biotechnologies, BTP, les services délégués, Chimie, plasturgie, engrais, matériels aéronautiques, navals, ferroviaires, médicaments et bien d'autres. On constate un engagement très faible des pays du Golfe et de l'UE dans le secteur hi-tech, notamment logiciels et prestations informatiques ainsi que les composants électroniques. Cependant, ce serait imprudent de considérer les investisseurs du Golfe seulement comme les conquérants avec des poches profondes, car ils réalisent des intérêt énormes en peu de temps. On a noté aussi que les fonds souverains réalisent un actif d'un total de 3 811,7 milliards de dollars. L'observatoire Anima a noté qu'il y avait une très grande hausse dans le financement islamique durant la période entre 2004 à 2008. Selon Anima, les complémentarités entre les besoins et les ressources de l'Europe, du GCC et des pays méditerranéens plaident pour la mise en place d'un modèle intégré de coopération, à l'image des liens du triangle Japon-Chine-Asean. Elle est plus ou moins intégrée ; n'empêche qu'en réalité elle existe pour les opérateurs d'affaires mais elle est non équilibrée. Cependant, Anima formule trois propositions pour optimiser les relations entre ces trois zones. On cite notamment l'instauration des relations de confiance grâce à une plate-forme permanente de dialogue; le développement des PME, qui seules permettront la création massive d'activités à valeur ajoutée, de millions d'emplois dans les 20 ans à venir, grâce à une initiative de développement économique en Méditerranée impliquant les pays de l'UE, du GCC et les pays méditerranéens et enfin l'adoption d'une charte de l'investissement durable en Méditerranée.