Ouvrir l'Algérie au monde et le monde à l'Algérie. Nous sommes en général dans le premier cas, dans un contexte où c'est notre capacité financière qui est convoitée car elle fait de notre pays un excellent et fidèle client qui paie en plus dans les délais définis par contrat. On dit que l'Algérie a une signature de qualité. On le dit depuis longtemps déjà pour expliquer que notre pays paie ses dettes rubis sur l'ongle, malgré que les engagements étrangers à transmettre le savoir-faire et l'expertise technologique n'ont pratiquement jamais été tenus. Ouvrir donc l'Algérie au monde fera de notre marché un souk, simplement un bazar, avec des marchandises venues de toutes parts chez nous en compensation de nos capitaux qui iront à l'étranger, chez nos fournisseurs. Ouvrir le monde à l'Algérie ; cela fait depuis longtemps qu'il est prétendu qu'ouvrir notre économie au monde ramènera des investisseurs étrangers qui développeront notre pays, qui produiront sur notre territoire des marchandises à exporter, qui formeront nos cadres et qui feront de l'Algérie une plaque tournante pour toutes les économes du monde. Cela fait depuis longtemps qu'un tel rêve est fait les yeux ouverts. Comme pour tout rêve, il y a hélas le réveil qui ramène aux dures réalités. Malgré que tout cela ait été un projet dont on dit que processus de mise en œuvre est lancé, il y en a qui persistent encore à dire que nous avons emprunté le chemin qui mène à bon port. Mais, bon Dieu, nous devons sortir des autosatisfactions et nous dire plutôt qu'il y a plus de quarante ans qu'on nous rabâchait qu'à l'horizon des années 80, l'Algérie atteindrait le niveau de l'Espagne. A cet horizon, ce serait le miracle qui aura été réalisé par les Algériens, un miracle qui se réaliserait d'abord dans l'industrie. C'est bien dans l'industrie que majoritairement se créent ou se détruisent des emplois. C'est dans l'industrie que s'évalue la capacité du pays à aller vers le développement. C'est également dans l'industrie, ou plutôt par les privatisations, que s'éveillent les consciences en rapport avec les convictions ou les intérêts. Pour les uns, par les privatisations, c'est le pays dans toutes ses dimensions qui est proposé à la vente, y compris sa souveraineté. Il était dit par d'autres, que ne pas privatiser reviendrait à faire l'économie de la sauvegarde des entreprises qui ne demeurent en activité que parce que le Trésor public vient à leurs secours. N.B.