Faillite de grande firmes internationale, chômage, inflation, arrêt des investissements, récession, tous ces éléments témoignent de l'ampleur historique qu'a provoquée la crise économique mondiale, qui a bouleversé les nations les plus développés au monde. En commençant aux Etats-Unis par la faillite de la banque d'investissement multinationale Lehman Brothers, qui a constitué un immense choc, déséquilibrant les marchés et la finance mondiale, ainsi que le premier constructeur mondial d'automobiles General Motors (GM), terminant par la chute de la bourse de Dubaï. Il faut préciser que l'année 2008 été la date où la plupart des pays industrialisés sont entrés en récession suite à la crise financière qui a pris ses origines dans des prêts hypothécaires immobiliers (crise des subprimes en fin 2007) aux Etats-Unis. L'année 2009 a été marquée par la continuité de ce processus de déséquilibre financier des pays européens et asiatiques. En revanche des développements positifs ont été constatés au second semestre 2009 au niveau de l'économie. Des rencontres officielles et extraordinaires entre chefs de gouvernement de plusieurs pays se sont multipliées au courant de cette année, en l'occurrence les sommets du G8, G20, Davos, ..etc, afin de trouver des solutions à cette situation troublante. Pour parer à cette situation économique mondiale des plus angoissantes de l'histoire des pays industrialisés notamment, divers rapports ont été établis par le FMI et la BM afin d'essayer d'apporter des solutions adéquates et des plans de soutien. Ainsi donc, après une année 2008 noire, avec pratiquement un affaissement des systèmes financiers dans les principaux pays membres du G8, un recul généralisé de la croissance dans les pays OCDE, des licenciements massifs dans les secteurs industriels et un coup d'arrêt aux investissements, des développements positifs ont été constatés au second semestre 2009 au niveau de l'économie mondiale suite aux actions de politique publique ''quasi-concertées'' à l'échelle mondiale pour soutenir la demande et préserver le système financier international de l'effondrement. Après d'âpres négociations entre les tenants du renforcement de la relance budgétaire et ceux de la régulation des activités financières, les dirigeants du G20 s'étaient mis d'accord dans leurs réunions sur l'ensemble des dossiers posés par la crise financière internationale avec la configuration d'un ''nouvel ordre mondial''. Réglementation des salaires et bonus, mise au ban des paradis fiscaux, financement du commerce international, renflouement des caisses du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), mode de nomination des dirigeants de ces deux institutions financières ont été les principaux résultats auxquels a abouti le G20 de Londres en avril. Dans sa réunion de Pittsburgh (Etats-Unis) en septembre, ce groupe de pays riches et émergents s'est mis d'accord sur la nécessité de rééquilibrer la croissance de l'économie mondiale tout en recommandant des politiques macroéconomiques, qui encouragent une demande mondiale adéquate et équilibrée. En outre, l'Opep, de son côté, n'a pris aucune décision de réduction de sa production pétrolière depuis sa conférence d'Oran en décembre 2008, et a gardé, depuis, son plafond à 24,84 mbj pour éviter de fragiliser la reprise de l'économie mondiale qui s'amorçait. Plombés par les craintes d'une dure crise économique, les marchés financiers ont commencé à reprendre des couleurs, tirant à la hausse ceux des matières premières et des changes. Une reprise lente mais progressive en 2010, selon les prévisions L'année 2010, selon des experts, ne sera ni plus mauvaise ni moins bonne que 2009, mais avec des taux de croissance importants, notamment en Asie. Une sensible décrue de la crise économique mondiale est observée depuis l'automne 2009, avec des prévisions qui tablent sur une reprise lente mais progressive en 2010 grâce à des taux de croissance vigoureux en Chine et dans les pays émergents, annonçant le début de la fin des ravages causés par la récession. "Jusqu'à présent, le remède des plans de soutien a l'air de fonctionner, parce que la plupart des économies renouent avec la croissance", notent des analystes de marchés financiers. Entre autres, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, qui estime que la reprise économique globale a "réellement commencé", mais qui a mis en garde contre la poursuite des risques pour le système financier mondial et la menace du chômage. Le FMI a ainsi relevé sa prévision de croissance mondiale pour 2010 à 3,1% contre 2,5% estimé en juillet. Dans ses "Prévisions économiques mondiales", le FMI note que "l'économie mondiale connaît de nouveau l'expansion, et les conditions financières se sont nettement améliorées". Pour autant, il prévoit que cette reprise ''sera lente, parce que les systèmes financiers restent endommagés, que le soutien du secteur public devra progressivement être retiré, et que les ménages dans les économies qui ont subi un effondrement du prix des actifs continueront à reconstituer leur épargne". Signe de cette reprise de confiance, la monnaie unique européenne avait atteint fin novembre 2009 un plus haut en 15 mois à 1,5144 dollar, alors que l'or, l'autre grande valeur refuge, bondissait à plus de 1.226,56 dollars l'once (31,33 g). L'or noir a également profité de cette embellie financière en reprenant le terrain perdu à partir de septembre 2008 pour regagner les rivages des 80 dollars le baril dès le second semestre 2009. Par ailleurs, les économies en développement devraient ainsi connaître une croissance beaucoup plus forte (5,1%) que les pays développés (1,3%). Celle de l'Asie en développement (7,3%) contrasterait avec celle des Etats-Unis (1,5%), du Japon (1,7%) et surtout de la zone euro (0,3%). Parmi les grandes économies, la Chine (9,0%) resterait leader du monde de la croissance, devant l'Inde (6,4%). En queue de peloton, figurent seulement des pays de la zone euro, dont l'Italie (0,2%) ou l'Allemagne (0,3%). Ainsi, tous les clignotants sont passés, fin 2009, au vert. Signe qui ne trompe pas : la demande mondiale de brut est en hausse, et devrait rebondir en 2010, selon les prévisions de l'Opep. "Après deux années de forte baisse, la demande mondiale de pétrole doit renouer avec la croissance en 2010, avec une hausse de 0,8 million de barils par jour (mbj)" à 85,1 mbj, soit une hausse de 1%, relève le dernier rapport mensuel de l'organisation. Dans son précédent rapport publié en novembre, l'Opep avait prévu une hausse limitée à 0,9% en 2010. Mais, cette croissance sera entièrement tirée par les pays en développement, Chine et Inde en tête, la demande devant continuer à décroître dans les pays riches malgré la sortie de récession, souligne l'OPEP. 2010 devrait être l'année de la consolidation de la reprise économique mondiale, même si beaucoup d'analystes relèvent que la fin de la tempête économique n'est pas terminée, et que beaucoup reste à faire pour stabiliser l'ensemble de l'économie mondiale. En effet, même si une amorce de la reprise économique mondiale est constatée, la prudence reste encore de mise afin d'assurer le succès des politiques de relance mis en place à l'échelle mondiale pour surmonter la crise économique. L'Algérie maintient le cap malgré un contexte international difficile En plus des mécanismes traditionnels de protection de l'économie nationale de la contagion de cette crise économique qui avait eu un effet boule de neige dans les pays industrialisés et beaucoup de pays émergents, l'Algérie a été parmi les rares pays à avoir réussi à juguler les effets pervers de cette tourmente économique mondiale. Après la survenue de la crise à la fin 2008, le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, avait rassuré à plusieurs reprises que l'Algérie, de par ses garde-fous financiers et monétaires, était en quelque sorte immunisée contre les effets de l'éclatement de la bulle financière mondiale. De son côté, le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, avait soutenu que la loi de finances complémentaire de 2009 prévoyait des mesures de gestion de situations exceptionnelles comme l'impact de la crise économique mondiale. C'est ce qu'est venu confirmer le dernier rapport du FMI sur l'Algérie lequel a réitéré que l'économie algérienne a été caractérisée, durant ces dernières années, malgré un contexte international difficile, par ''la bonne tenue de la croissance hors hydrocarbures, la maîtrise du taux d'inflation et la réduction du chômage''. Grâce à des ''politiques financières prudentes menées par l'Algérie, des réserves extérieures et une épargne budgétaire confortable ont été constituées et l'endettement extérieur a été maintenu à un niveau très faible'', notait le Fonds. En dépit de la baisse des recettes pétrolières, l'Etat entend non seulement maintenir ses grands efforts en matière de politique sociale et de lutte contre le chômage mais aussi de réunir les conditions d'une croissance plus forte et d'une plus grande création locale de richesses. Ainsi, la loi de finances et du budget pour 2010, à travers laquelle sera entamé le financement du prochain plan quinquennal 2010-2014, d'un coût de 150 milliards de dollars, prévoit des dépenses de 5.860 milliards DA caractérisées par une nette hausse des dépenses d'équipement et d'investissement, attribuant au gouvernement les mécanismes d'action nécessaires à la mise en œuvre de ce programme quinquennal. A noter que le FMI prévoit un taux de croissance positif sur les années 2009 et 2010, avec un taux de croissance autour des 2% en 2009 alors que le PIB hors hydrocarbures devrait terminer l'année en cours à 9%. Pour 2010, la croissance du PIB de l'Algérie devrait s'établir entre 4% et 5% en 2010, selon les prévisions du Fonds. Pour l'Afrique en général, l'institution de Bretton Woods prévoit un taux de croissance de +1,7% en 2009 et de +4% en 2010. Samira H.