La RDPC fait régulièrement de la conclusion d'un tel traité la condition sine qua non de son abandon du nucléaire, car le régime estime que les USA sont ses seuls véritables interlocuteurs. La Corée du Nord a appelé hier à des discussions en vue d'un traité de paix avec les Etats-Unis, une condition posée de longue date par le régime communiste avant de renoncer à ses programmes nucléaires. «La conclusion d'un traité de paix contribuera à mettre un terme aux relations d'hostilité entre la Rpdc (République populaire démocratique de Corée) et les Etats-Unis», indique un communiqué du ministère nord-coréen des Affaires étrangères cité par la presse officielle. «Cela contribuera à promouvoir la dénucléarisation rapide de la péninsule coréenne», ajoute le texte. La Corée du Nord fait régulièrement de la conclusion d'un tel traité la condition sine qua non de son abandon du nucléaire, car le régime estime que les Etats-Unis sont ses seuls véritables interlocuteurs. Outre la certitude de ne pas être attaqué, obsession récurrente du régime, un traité de paix aurait aussi pour ce pays économiquement à terre l'avantage d'ouvrir la voie à une levée des sanctions internationales mises en place après ses deux essais atomiques de 2006 et 2009. La guerre de Corée s'est achevée par une armistice, mais sans traité de paix, laissant techniquement la péninsule coréenne en état de guerre. La signature d'un traité de paix nécessiterait, outre la signature des Etats-Unis, celle de la Chine, parties prenantes du conflit coréen. La Corée du Nord avait déjà appelé, exactement dans les mêmes termes, à l'occasion du Nouvel An, à «la fin des relations hostiles avec les Etats-Unis». Ce nouvel appel au dialogue survient également un mois après la visite à Pyongyang de l'émissaire américain, Stephen Bosworth. Mais pour Kim Yong-Hyun, professeur à l'université de Dongguk à Séoul, l'offre du régime d'un traité de paix est «irréaliste». «La proposition vise à reprendre la main pour de futures négociations et à s'assurer de nouvelles concessions lorsque les discussions reprendront avec les Etats-Unis ou la Corée du Sud», a-t-il dit. A ce sujet, le régime communiste a de nouveau affirmé hier qu'il était prêt à renouer les discussions, mais seulement si les sanctions à son égard étaient levées. Tout en accueillant favorablement le moindre geste apparent d'ouverture du régime nord-coréen, Washington estime que la Corée du Nord doit, avant toute discussion directe, démontrer sa bonne foi en retournant aux négociations à six sur son programme nucléaire. Pyongyang a claqué en avril la porte des discussions sur sa dénucléarisation après un tir de missile controversé sanctionné par le Conseil de sécurité de l'ONU. Il a procédé dans la foulée à son deuxième essai nucléaire. Ces pourparlers, entamés en août 2003, impliquent la Corée du Nord, la Corée du Sud, la Chine, le Japon, les Etats-Unis et la Russie. Enfin, les Etats-Unis ont affiché maintes fois leur réticence à toute relation avec Pyongyang tant que la situation des droits de l'homme ne se serait pas améliorée. Ainsi, le nouvel émissaire américain sur les droits de l'homme en Corée du Nord a-t-il jugé lundi «affligeant» l'état des libertés dans le pays communiste. «C'est l'un des endroits les pires au monde en matière de violation des droits de l'homme. La situation est affligeante», a déclaré Robert King au premier jour d'une visite en Corée du Sud. «Comme nous l'avons toujours dit, l'établissement de relations entre la Corée du Nord et les Etats-Unis devra prendre en compte la question des droits de l'homme», a-t-il ajouté.