La labellisation de l'huile d'olive algérienne tarde à voir le jour. Depuis le temps qu'on en parle, aucun texte de loi n'est venu conforter l'idée. L'Algérie veut accroître les surfaces consacrées à la culture de l'olivier, pour couvrir les besoins en huile du marché local mais aussi pour exporter. Ainsi, une mise en terre d'un million d'hectares en oliviers est programmée d'ici 2014 au niveau national. L'annonce en a été faite, il y a à peine une semaine depuis Aïn Témouchent, par le sous-directeur des filières végétales au ministère de l'Agriculture et du Développement rural,. Estimé actuellement à 300 000 hectares, le potentiel oléicole sera ainsi dynamisé dans le cadre du programme de développement des dix filières essentielles retenues par le ministère de tutelle en matière de renouveau agricole et rural. Ce potentiel permettra à coup sûr une nette augmentation de la production qui a dépassé, en 2008, quatre millions de quintaux. L'année 2009 a été "bonne" en matière d'olives de table, comme l'année 2008 l'a été en olives de transformation en huile. Dans le cadre de ce programme, la wilaya d'Aïn Témouchent est concernée par la plantation de 10 000 ha en oliviers d'ici 2014. Il s'agit d'une wilaya qui a fait du progrès dans ce domaine d'où son choix pour abriter la rencontre technique sur la filière oléicole tenue la semaine dernière et qui a regroupé les directeurs des services agricoles et les conservateurs des forêts de douze wilayas de l'Ouest. Le secteur est déjà en pleine expansion puisque la superficie consacrée à l'olivier est passée de 165.000 hectares en 2000 à 400.000 aujourd'hui, ce qui représente un tiers de la superficie arboricole. Cette croissance a permis de passer de 100 plants à l'hectare en 2000 à 400 en 2008. Avec plus de 32 millions d'oliviers répartis sur 100.000 exploitations oléicoles, le pays a produit en moyenne, sur la dernière décennie, 35.000 tonnes d'huile d'olive annuellement, contre 19.000 tonnes en 1997. Il vient même de battre son record lors de la dernière campagne 2008/2009 avec une production de 56.201 tonnes. L'Algérie se situe désormais à la cinquième place au niveau méditerranéen après l'Espagne, l'Italie, la Grèce et la Tunisie. Les Algériens consomment annuellement 500.000 tonnes d'huiles, dont 10% d'huile d'olive. Le soutien à la filière oléicole constitue donc une priorité des pouvoirs publics qui visent d'abord à couvrir définitivement les besoins du marché local. L'Algérie ambitionne aussi d'exporter, à l'instar de ses voisins tunisien et marocain qui placent près de 30% de leurs productions respectives sur le marché mondial. Mais pour concurrencer les autres producteurs méditerranéens, le pays, qui dispose d'atouts indéniables, devra néanmoins relever un certain nombre de défis, tels que la croissance de sa production et de ses capacités de transformation et de conditionnement, l'amélioration de la qualité de son huile par l'instauration d'un label, une organisation professionnelle de la filière oléicole et une amélioration de son organisation à l'exportation. L'huile d'olive algérienne devrait être labellisée. L'idée, fut-elle séduisante, en est encore au stade de maturation. L'absence de label remet en cause la traçabilité du produit et l'expose à la contrefaçon. Certes, le produit est exporté mais en faible quantité. Seul 1% du volume mis sur les marchés extérieurs est conditionné, le reste est vendu en vrac. Pourtant, il y a des opportunités à saisir en matière d'exportation d'huile d'olive, car le marché mondial reste encore très demandeur. Dalila B.