La loi de finances pour 2010 a été le thème d'une conférence de presse organisée, hier, au siège du ministère des Finances. Elle a été animée par le directeur général des politiques et de la prévision, M. Abdelmalek Zoubeidi, le directeur général des impôts, M. Abderrahmane Raouya, ainsi que le directeur général du budget, M. Farid Baka. Les conférenciers ont exposé les grandes lignes de la loi de finances 2010 dans ses deux volets, à savoir le volet budgétaire et le volet fiscal. Les observations des conférenciers sont unanimes, les objectifs tracés par le gouvernement peuvent être atteints sans difficultés. "Malgré les turbulences économiques de par le monde, l'Algérie demeure dans une bonne position et l'année 2010 est entamée sur de bonnes conditions" a noté M. Zoubeidi, qui précise au passage que l'année 2010 est l'année du démarrage d'un nouveau plan quinquennal. Mais d'après lui, il y a deux conditions qu'il faudrait vérifier ; d'un côté l'épargne publique qui est concrétisée par le Fonds de régulation, d'un autre côté, il faudrait assurer les capacités d'importation. Le même conférencier a rappelé les éléments de cadrage de la loi de finances pour 2010. M. Zoubeidi a tout d'abord souligné qu'en dépit de la baisse actuelle des recettes dans le sillage du recul des cours mondiaux de pétrole, l'Etat entend maintenir le même rythme de ses efforts pour le confortement de sa politique sociale, la lutte contre le chômage et la réalisation d'une croissance plus forte. La loi de finances 2010 a été élaborée sur la base d'un prix moyen du baril de pétrole brut de 37 dollars, d'un taux de change officiel de 73 DA pour 1 dollar, d'un taux d'inflation de l'ordre de 3,5%, des importations de marchandises de l'ordre de 37 milliards de dollars et d'une croissance du PIB de 4% globalement et de 5,5% hors hydrocarbures. La loi de finances 2010 présente un déficit que les pouvoirs publics entendent couvrir par le recours au Fonds de régulation constitué par l'apport du différentiel entre le prix de référence du baril de pétrole fixé à 37 dollars. Ce fonds a dépassé les 4 000 milliards de dinars. Les recettes budgétaires prévues s'élèvent à 3 081 milliards de dinars, en baisse de 3% par rapport à celles de l'année 2009. Les dépenses budgétaires sont, quant à elles, estimées à 5 860 milliards de dinars, en hausse de plus de 7% par rapport à celles de l'année 2009. Ces dépenses budgétaires se répartissent de la sorte : 2 837,9 milliards de dinars au titre du budget de fonctionnement et 3 022,9 milliards de dinars au titre du budget d'équipement.Le budget de fonctionnement prévoit près de 1.600 milliards DA pour le fonctionnement des services de l'Etat, dont 925 milliards DA de dépenses salariales, 230 milliards DA pour les incidences de la révision du Salaire national minimum garanti (SNMG) et la mise en œuvre du nouveau régime indemnitaire des fonctionnaires, le reste étant affecté notamment au fonctionnement des services et aux subventions aux communes à travers le Fonds commun des collectivités locales. Ce budget est axé également autour de la politique sociale de l'Etat qui sera prise en charge par une enveloppe de près de 1 000 milliards DA. Ce montant sera ventilé au titre des subventions aux établissements hospitaliers, à la contribution annuelle au Fonds de réserve des retraites, aux versements des pensions de retraites et petites pensions, au soutien des prix des céréales, du lait, de l'eau, au transport des marchandises, ainsi qu'à des prestations au profit de la population par des établissements publics à caractère économique, et au bénéfice des enfants scolarisés de familles démunies, ainsi que les augmentations des bourses des étudiants, et stagiaires à partir de la rentrée 2009, et enfin pour les indemnisations des victimes du terrorisme et de la tragédie nationale. Le budget de fonctionnement prendra en charge aussi un financement de plus de 100 milliards DA destinés à la lutte contre le chômage (financement des allocations forfaitaires de solidarité et la création d'emplois d'attente, à la Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), et à la caisse de sécurité sociale, en contrepartie d'abattements sur la part patronale des cotisations sociales, dans le cadre des mesures d'encouragement à la création d'emplois par les entreprises. Concernant le budget d'équipement et d'investissement, il est appelé à financer pour plus de 1 150 milliards de DA le développement des infrastructures (routes, réseau ferroviaire, ports et infrastructures administratives) et pour près de 1 000 milliards DA l'amélioration des conditions de vie de la population (infrastructures de santé, habitat et urbanisme, alimentation en eau potable et assainissement, alimentation en gaz et électricité, amélioration du transport urbain, jeunesse et sports, culture et information, forêts, environnement et développement communal). Outre un budget de 190 milliards DA pour le développement des infrastructures de formation ainsi que la recherche scientifique, le budget d'équipement et d'investissement financera pour 250 milliards DA à l'encouragement de l'emploi des jeunes ainsi que l'investissement économique (création d'emplois par les jeunes, aide à l'investissement agricole, appui à l'investissement industriel par le biais de dotations au capital du Fonds national d'investissement, appui à la compétitivité industrielle, et bonifications d'intérêts bancaires. Nassima Bensalem