"Le risque bancaire et les règles de Bâle 2", tel est le thème de la rencontre qui a réuni plusieurs banques maghrébines et dont les travaux ont démarré jeudi, à Hammamet en Tunisie et ce, avec la participation de banquiers et experts maghrébins, allemands, français, égyptiens et suisses. Une délégation algérienne, composée des représentants de la Housing Bank Trade and Finance; El Baraka Bank ; et de la Caisse des garanties des crédits aux PME, a également pris part aux travaux. Cette rencontre, organisée par l'Union des banques maghrébines, vise à répondre aux préoccupations des banques maghrébines notamment en ce qui concerne l'application des règles de Bâle 2. Dans ce contexte, ces dernières ambitionnent de s'adapter aux normes internationales de manière à renforcer leur compétitivité et de faciliter l'accès au marché financier international. C'est du moins ce qu'a indiqué le président de l'UBM, M Bachir Bassri. Aussi le but de cette rencontre est, selon le secrétaire général de l'UBM, M Larbi Rachid, de permettre un échange d'expériences. Il serait utile de rappeler dans ce contexte que l'application des règles de Bâle 2 exige des banques le respect de certaines conditions relatives aux risques de crédits, aux risques du marché, aux risques opérationnels et à ceux liés à l'environnement économique. Concernant le calendrier relatif à l'application des règles de Bâle 2, les échéances ont été fixées pour fin 2007 pour les pays européens et fin 2008 pour les pays non européens. Des interventions relatives aux raisons des faillites des banques dans le monde et les étapes de l'application des règles de Bâle 2 ont été présentées au cours de cette rencontre par le consultant Andrew Fight qui a axé son intervention sur la faillite des banques et la mise en œuvre du régime de Bâle 2.Le consultant a énuméré plusieurs causes à la faillite des banques. Il évoquera entre autres la situation géopolitique et économique d'un pays; la défaillance managériale au sein de la banque, le manque de stratégie ainsi que le manque d'expérience et enfin la défaillance de contrôle. Il en ressort donc que Bâle 2 est le cadre réglementaire pour maintenir la confiance dans les banques. Il assure également la célérité du contrôle sur les liquidités et garantit plus de coopération entre divers pays. Pour le président du Centre arabe des études et consultations bancaires et financières, M. Nabil Achab, il y a trois piliers pour l'application des règles de Bâle 2. Les banques doivent avoir les exigences minimales de fonds propre; il faut que tous les risques soient couverts par les banques et il y a un coût minimal de 8%.Donc les fonds propres sont pour couvrir tous les risques et les banques centrales exigent 8% des capitaux minimes pour garantir cela. "La banque doit avoir un fonds propre pour se prémunir des risques opérationnels" ajoutera M. Achab. Aussi, les applications de Bâle 2 sont un plan d'évaluation et de planification qui prévoit d'analyser l'impact de l'application de ces règles au niveau de la banque ; leur conception et leur mise en œuvre; le test de fonctionnement et enfin le contrôle des applications. Les participants à cette rencontre ont également mis l'accent la qualification des ressources humaines dans le secteur bancaire. Ils ont ainsi axé leurs travaux sur le recrutement et la formation de spécialistes dans les domaines financiers (techniques quantitatives, mathématiques financières) et réglementaire. Par exemple, un spécialiste en risque de crédit devrait être à même d'interpréter les textes réglementaires luxembourgeois, mais aussi européens, voire internationaux : cette double qualification est nécessaire pour les banques maghrébines, majoritairement des filiales de groupes européens ou non européens, dans l'optique d'une gestion efficace des relations réglementaires avec leur maison mère. Ces spécialistes doivent également faire preuve de réelles capacités de communication en interne au sein de l'entité maghrébine et vis à vis de la maison mère, mais également en externe à l'égard des régulateurs notamment. Les participants ont aussi insisté sur le développement de la culture de rating et la nécessité de travailler dans un système d'information de très haute qualité. Pour le PDG d'Iris, M Winter, les objectifs de Bâle 2 ont pour objectif d'assurer la transparence financière totale et d'augmenter la stabilité et la transparence du système financier. Soulignons que les banques centrales américaines veulent retarder l'application de Bâle 2 jusqu'au 2009. Les normes Bâle 2 (le nouvel accord de Bâle) constituent un dispositif prudentiel destiné à mieux appréhender les risques bancaires et principalement le risque de crédit ou de contrepartie et les exigences en fonds propres. Ces directives ont été préparées depuis 1998 par le Comité de Bâle, ville de Suisse, sous l'égide de la "banque centrale des banques centrales" : la Banque des Règlements Internationaux. Les normes de Bâle 2 devraient remplacer les normes mises en place par Bâle I et visent notamment à la mise en place du ratio McDonough destiné à remplacer le ratio Cooke qui date de 1988. Reste à dire que les applications de Bâle 2 restent une étape importante dans la vie des institutions financières maghrébines. De notre envoyée spéciale