L'ouverture de l'économie algérienne sur les marchés informels a complètement porté atteinte à la production locale. Il a fallu l'intervention des pouvoirs publics pour limiter les menaces qui pèsent sur la stabilité financière du pays, minés par la hausse excessif de la facture des importations. Ainsi, les mesures adoptées par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, consistent à mettre fin à cette effusion à travers une série de restrictions contenues dans la loi de finances complémentaire de 2009 (LFC), provoquant pour différentes raisons la dérision de nombreux partenaires étrangers et une partie du patronat local. Cette nouvelle donne économique risque aussi de constituer un obstacle supplémentaire à l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Aussi, la période de turbulences traversée par l'Algérie, ne va pas lui permettre de défendre son adhésion avec sérénité. En effet, elle ne s'est engagée effectivement dans le processus qu'en 1996, avec la présentation de son premier aide-mémoire sur le commerce extérieur, qui sera suivi, un an plus tard, par la tenue de la première réunion du groupe de travail chargé du dossier algérien. Depuis plus de treize ans, les négociations se poursuivent, sans jamais connaître d'avancées remarquables. De gros dossiers ne sont toujours pas réglés, comme l'épineux problème du prix domestique du gaz que les Européens considèrent comme indirectement subventionné, puisque différent du prix à l'exportation. Cette question récurrente n'a pas trouvé de solution, malgré les explications fournies par l'Algérie. Récemment encore, le ministre du Commerce, El-Hachemi Djaâboub, est revenu à la charge en expliquant que "le prix du gaz pratiqué en Algérie couvre les frais de l'exploration, l'extraction, le transport, le stockage et dégage une marge bénéficiaire suffisante pour les réinvestissements", pour démontrer "qu'il n'y a pas de soutien de la part de l'État au prix du gaz, ni de subvention déguisée". Par ailleurs, ce retard de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC pourrait finalement s'avérer bénéfique, compte tenu de la crise qui sévit depuis plusieurs années au sein de cette organisation mondiale (OMC) et en raison de dissensions internes et plus particulièrement de certaines réticences des Etats-Unis. Tous cela confirme que la stratégie des grands de ce monde est d'écouler leurs marchandises sur les marchés émergents, tout en maintenant leurs portes closes. De toute évidence, cette approche est contraire à l'esprit même de l'OMC. Elle fragilise un peu plus l'organisation, déjà fortement agitées par la vague protectionniste déclenchée par ces mêmes grandes puissances dès l'apparition des premiers signes de la crise économique. De l'argent public a été injecté par milliards par les États pour maintenir à flot une économie mondiale vacillante. Dans ces conditions, pourquoi un pays comme l'Algérie devrait-il céder aux pressions et anticiper son adhésion, avec toutes les conséquences économiques, sociales et institutionnelles qui risquent de mettre le pays définitivement à genoux. L'OMC est certainement fragilisée en ce moment et sa raison d'être est battue en brèche par des capitalismes qui utilisent cet espace international censé réguler les flux commerciaux pour défendre leurs intérêts. Devant la déroute annoncée de l'OMC, voire même sa disparition, l'Algérie gagnerait finalement à différer son adhésion tout en consolidant son économie.