Comme tout le monde le sait, les ressources hydriques de l'Algérie restent limitées. Tout d'abord, pour des raisons climatiques, l'accroissement rapide des besoins en eau potable ainsi qu'en eau pour l'irrigation et l'industrie a été fort et reste continu. Des périodes de sécheresse assez longues ont, par ailleurs, amené à une surexploitation des réserves hydriques jusqu'à épuisement d'une grande partie de celles-ci. C'est pourquoi une nouvelle politique de l'eau est vite apparue indispensable. Elle a été mise en place à travers une loi nouvelle et s'articule autour de principes nouveaux de gestion. L'option fondamentale est celle d'une gestion intégrée, participative, économique et écologique. L'édifice institutionnel sur lequel a reposé l'action de tous les intervenants dans le secteur de l'eau s'est trouvé ainsi renforcé. Le recours au dessalement de l'eau de mer a pu, dans le cadre de la rénovation des choix et des modes de gestion, être promu comme une alternative stratégique permettant de sécuriser l'alimentation en eau potable de certaines villes du littoral et agglomérations proches. D'ailleurs, et en ce qui concerne la wilaya de Skikda, les services de la direction de l'hydraulique (DHW), ont affirmé, hier, que près de "245 000 habitants de la wilaya de Skikda sont actuellement alimentés en eau potable grâce à deux stations de dessalement d'eau de mer". Il est à noter que la station la plus importante, dont les essais entamés en mai dernier se sont avérés "concluants", a été réalisée par une firme espagnole dans le cadre d'un investissement étranger direct, pour un montant de 110 millions de dollars. Cette station est destinée à alimenter en eau potable la plate-forme pétrochimique et à renforcer l'alimentation en eau potable de la ville de Skikda et d'une dizaine d'agglomérations qui en dépendent soit, théoriquement, une population d'environ 300 000 personnes, a-t-on indiqué. Ladite structure produit actuellement entre 60 000 et 80 000m3/jour et alimente les villes de Skikda, Hammadi-Krouma, El Hadaïk et Filfila, soit une population de l'ordre de 230 000 habitants, a-t-on ajouté, assurant que la production de 100 000 m3/jour sera atteinte au premiers trimestre de l'année en cours. Ainsi, une seconde station de dessalement est également opérationnelle sur la partie orientale de la côte skikdie. Initiée en 2002, dans le cadre d'un "programme sectoriel d'urgence", elle comprend quatre stations monobloc de dessalement d'eau de mer d'une capacité de production de 7 000 m3/jour, destinés à satisfaire les besoins des habitants des agglomérations de Oued El Ksob, Filfila et Ben M'hidi, a-t-on fait savoir de même source. Selon la source, "cette infrastructure ne produit, cependant, à l'heure actuelle, que la moitié de sa capacité, soit 3 500 m3/jour et n'approvisionne qu'environ 15 000 habitants des trois dernières agglomérations et ce, en raison des coupures électriques très fréquentes et des équipements qui nécessitent d'être rénovés à la suite de leur détérioration due à l'humidité charriée par l'air marin". Enfin, ces investissements ont néanmoins conduit à une "très nette" amélioration de l'approvisionnement en eau potable dans une wilaya où le tissu industriel, très dense, est un important consommateur d'eau.