Les services de l'Algérienne des Eaux (ADE) se penchent actuellement sur un programme restrictif en matière de distribution d'eau touchant l'ensemble de la wilaya d'Oran, en raison de la sécheresse qui frappe de plein fouet la région de l'ouest du pays, a-t-on appris, avant-hier, de sources proches de l'ADE. Un programme de répartition des quotas du précieux liquide est en phase de finalisation, ce qui permettra aux différents quartiers et communes de bénéficier de l'eau ainsi rationalisée. Les nouveaux quotas seront répartis en fonction de la région et de la zone d'occupation par habitant, compte tenu du faible taux de remplissage des barrages situés à l'ouest du pays. Nous apprenons que les mesures restrictives de distribution de l'eau obéissent à une logique d'équilibre entre le fournisseur et le consommateur. Une quantité de 70 000 m3 sera réduite du volume d'eau jusqu'ici distribué par l'algérienne des eaux. Une moyenne de 200 000 m3 d'eau/jour est nécessaire pour couvrir les besoins de la wilaya d'Oran. En prenant en compte l'élément de la quotité, cette quantité sera revue à la baisse de 45%, apprend-on par ailleurs. En outre, l'élaboration du nouveau programme de distribution sera communiqué aux clients de l'ADE dans les prochains jours. Concernant les stations de dessalement de Aïn El-Turck et de Bousfer, ainsi que la station de déminéralisation de Brédeah, aucune mesure concernant leur production n'est envisagée par les responsables de l'hydraulique et des ressources en eau. S'agissant de l'usine de dessalement d'Arzew, elle continuera de produire 70 000m3 d'eau/jour, dont 50 000m3 pour la ville d'Oran et 20 000 m3 au profit de la zone industrielle d'Arzew. Mais un handicap de taille risque de perturber la distribution de l'eau potable au profit de 700 000 habitants, pour la seule ville d'Oran, qui disposent actuellement de moins de 100 000m3 d'eau/jour. Il s'agit de l'arrêt momentané de l'usine Kahrama (Arzew) prévu en décembre prochain, une mesure embarrassante qui pénalisera le consommateur. “C'est un arrêt technique d'une dizaine de jours qui permet de corriger le débit et le système du réseau de production d'eau”, observe un technicien de l'usine de dessalement d'Arzew caractérisée par une pluviométrie irrégulière oscillant entre 100 et 300 mm/an et enregistrant un déficit hydrique estimé à 45% durant les cinq dernières années, la wilaya d'Oran est surtout connue pour être une région aux ressources hydriques limitées. Ces faits sont aggravés par une période exceptionnelle de sécheresse qui dure depuis cinq années. L'accroissement rapide de la demande en eau dans les secteurs de l'irrigation, de l'industrie ainsi que les besoins incompressibles de la population ont amené les pouvoirs publics à mobiliser de plus en plus de ressources superficielles hors barrages. C'est le cas de la source de Ras El-Aïn (Oran) avec 7 000m3 et la nappe de Brédeah qui fournit actuellement 25 000m3 à la ville d'Oran, ceci sans compter les volumes mobilisés du barrage de Gargar (Relizane) avec 95 000 m3 d'eau/jour (y compris la zone d'arzew et d'autres ressources locales de Bousfer et des Dunes, toutes les deux situées dans la localité de Aïn El-Turck B. Ghrissi