L'Algérie a enregistré 5 milliards de dollars d'importations de services au premier semestre de l'année 2009, contre 1,6 milliard de dollars d'exportation soit une balance déficitaire de l'ordre de près de 3,4 milliards de dollars. Ce constat est le prolongement d'une situation similaire aux premier et second semestres 2008 (5,3 et 5,8 milliards de dollars d'importations pour 0,89 milliard d'exportation), indique un rapport élaboré par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) dans sa dernière lettre de conjoncture. Ainsi, le rapport de l'Algex souligne que durant le premier semestre 2009, le niveau élevé des dépenses s'explique principalement par les "services bâtiments et travaux publics" (1,4 milliard de dollars) et les "services techniques aux entreprises" (1,46 milliard de dollars). En effet, les importations de services au titre des infrastructures publiques, c'est-à-dire dans le cadre de la réalisation du budget d'équipement de l'Etat, et par des entreprises du secteur des hydrocarbures représentent l'essentiel des services importés. Il est à noter que pour le premier semestre 2007, le creux était moindre, puisque les dépenses s'étaient élevées à 3,2 milliards de dollars pour 1,4 milliard de dollars de recettes, soit un solde de -1,8 milliards de dollars. Cependant, il ne faut tout de même pas oublier que l'Algérie s'est engagée dans la réalisation, dans le cadre du programme quinquennal, de grands projets, notamment celui d'un million de logements supplémentaires initié par le président de la République, ainsi d'autres projets dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics (BTP), tels l'autoroute Est-Ouest, le métro, les voies ferrées, les barrages, etc., qui sont en cours. Même si les dernières mesures prises par le gouvernement, dans le cadre de la LFC 2009, pour rationaliser les importations, qui ont fait chuter néanmoins, les importations du blé, du lait, des médicaments et des véhicules, et réduire ainsi prés de 11% le nombre des importateurs au cours des dix premiers mois de 2009. La hausse des importations des produits des services des BTPH et services fournis ou reçus par les administrations, en revanche, s'explique principalement par l'envergure des chantiers et projets lancés dans ce cadre, ainsi que le manque de producteurs algériens dans certains services. Autrement dit, la hausse des importations de ces groupes s'explique par la relance industrielle. Il faut savoir également que e gouvernement est bien décidé à impliquer les entreprises locales afin d'impulser un développement réel bâti sur les entreprises nationales. Dans ce sens, plusieurs ministres, notamment ceux des Ressources en eau et de l'Habitat ont indiqué, lors de leurs dernières sorties médiatiques, que les futurs programmes de réalisation d'infrastructures de base favoriseront davantage les entreprises algériennes. Pour cela, le code des marchés publics sera revu et corrigé. La nouvelle mouture du code des marchés publics introduira un taux de préférence nationale de 25% au lieu de 15 % actuellement.. Cette mesure permettra à une entreprise de droit algérien de remporter un contrat public avec une offre financière supérieure de 25% par rapport à un soumissionnaire étranger. Outre le taux de la préférence nationale, le nouveau code des marchés publics devrait accorder d'autres avantages aux entreprises et bureaux d'études algériens pour leur permettre de bénéficier de contrats publics et d'être systématiquement associés par les groupes étrangers dans la réalisation de projets en Algérie. Le nouveau code des marchés publics devrait ainsi interdire l'exclusion systématique des entreprises algériennes des appels d'offres par la mise en place par les administrations de critères techniques et financiers élevés. Samira H.