L'Algérie abritera, mercredi, une rencontre des chefs d'Etat et de gouvernement des pays africains membres du Comité de mise en œuvre du Nepad, une des principales initiatives lancées par l'Union africaine dans le cadre de ses efforts pour promouvoir le développement socioéconomique dans le continent noir. Cette rencontre extraordinaire intervient après six ans de l'existence de ce mécanisme lancée en 2001 par les cinq chefs d'Etat africains, que sont le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, le Président sud africain Thabo M'Beki, le Président nigérian Olusegun Obasanjo, le Président sénégalais Abdoulaye Wade et le Président égyptien Hosni Moubarek. Il est à noter que 20 chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus à ce sommet. M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a souligné au cours d'une conférence de presse qu'il a animé, hier, à la Résidence El-Mithak que pour une première évaluation, le Nepad a réalisé des résultats positifs, et cela en fonction du nombre des conflits réglés, puisqu'il ne subsiste que trois conflits dans le continent noir. Il a ajouté également qu'au niveau du développement économique, l'Afrique a atteint, grâce à la stratégie du Nepad, un taux de croissance de 5,4%. Notons que ce taux reste insuffisant, puisque les experts de cette instance estiment que l'idéal est d'atteindre 7%. D'autre part, cette rencontre, intervient à deux mois de la tenue du sommet de G8 qui est prévu pour les 6 et 8 juin prochain en Allemagne, et à la veille du sommet Europe -Afrique qui ce tiendra au Portugal au cours du deuxième semestre de l'année en cours. Dans ce cadre, M. Messahel a affirmé que les questions en rapport avec le développement de l'Afrique seront inscrites à l'agenda du sommet du G8, et le Nepad aura à définir les besoins de ce continent. Il a ajouté que l'Afrique attend du G8 qu'il change sa vision envers le continent noir et qu'il le voit comme un partenaire et non un marché susceptible d'absorber les produits européens et dont le rôle se limiterait à fournir des matières premières. M. Messahel a insisté sur le fait que le développement de l'Afrique est une première occupation dans le cadre du partenariat dans les domaines de la technologie et l'industrie. Dans le même contexte, il a affirmé que l'Afrique attend un partenariat qui sera au service de ses intérêts et donnera une chance à ce continent de se développer grâce à un commerce plus équitable. Il est à noter que les cinq chefs d'Etat initiateurs du Nepad ainsi que le Président en exercice de l'Union africaine, ont été invités par la Chancelière allemande à participer au sommet du G8 afin de faire valoir les préoccupations de l'heure du continent africain. Ces derniers saisiront cette occasion pour se concerter et échanger leurs points de vue dans cette perspective. Il est à noter que la rencontre d'Alger qui sera précédée d'une réunion des experts du Nepad sera consacrée à la réflexion autour des questions en rapport avec le développement et aura à définir la relation entre l'Afrique et ses partenaires. Pour certains observateurs, le Nepad a remis l'Afrique sur la voie du développement et lui a redonné la possibilité de valoriser ses multiples atouts en ressources naturelles, humaines et en potentiel de développement dans ses relations avec son environnement international. Le sommet d'Alger sera consacré principalement à une réflexion d'ensemble sur les réalisations faites et sur les perspectives à venir, notamment la question de l'intégration du Nepad aux programmes, processus et structures de l'Union africaine.