Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souligné, hier, à Charm El-Cheikh (Egypte), l'urgence de prendre en charge la crise alimentaire que connaît actuellement le monde et qui menace plus spécialement le continent africain. En effet, un plan de développement de l'agriculture devient de plus en plus important, du fait que l'Afrique est actuellement confrontée aux défis de l'insécurité alimentaire et de la hausse des prix des produits alimentaires à l'échelle mondiale. Le président a relevé, dans ce contexte, la mise en place et le lancement du Programme global de développement agricole en Afrique (CAAPAD), soulignant qu'il n'en reste pas moins que l'Afrique, autant que le reste du monde, a été prise de court par cette crise et surtout par son acuité. Il faut savoir que 33 des 53 Etats africains figurent sur la liste des pays les plus pauvres et les moins développés sur le plan économique. De ce fait, ils sont les plus vulnérables face aux répercussions négatives de la flambée des prix des produits alimentaires observée à l'échelle mondiale, indiquent les médias africains. 200 millions d'Africains sont sous-alimentés, selon un rapport du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies. En outre, la hausse des prix des produits alimentaires met en péril la stabilité politique du continent, entraînant des troubles sociaux dans certains pays africains. L'augmentation des prix des produits alimentaires en moyenne de 50% ces deux dernières années, nécessite l'adoption de mesures urgentes à court et long termes. Cependant, l'Algérie n'est pas en reste. Les pouvoirs publics, qui ont constaté que la tension sur de nombreux produits de première nécessité risque de s'accentuer, ont décidé de prendre les devants et de revoir la politique agricole pour amortir les retombées de la crise alimentaire sur l'Algérie. La priorité sera donnée désormais, à la production des céréales, du lait, de la pomme de terre, des fruits légumes, de viandes rouges et blanches, des œufs et de huiles. Les initiateurs de cette démarche partent du postulat qu'il existe encore des marges très importantes non encore exploitées dans la production de ces produits agricoles de large consommation. Il en résulte, pour Bouteflika, que "le développement de l'agriculture africaine dans toutes ses dimensions devrait être au centre de nos préoccupations et bénéficier de la coopération internationale". Pour le Président, les discussions des chefs d'Etat africains doivent également porter sur les changements climatiques et leurs effets "déjà dramatiques sur notre continent". Le choix du thème de l'eau pour la 11e conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA est d'une grande pertinence, à cet égard. Mariage en vue entre le Nepad et l'UA Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a relevé, hier, la nécessité de finaliser le processus d'intégration du Nepad à l'Union africaine (UA). "Cette finalisation apparaît comme une priorité au regard de l'exigence d'assurer cohérence et cohésion à l'action continentale en matière de développement socioéconomique du continent", a-t-il déclaré dans une allocution prononcée devant la 9e session du comité des chefs d'Etats et de gouvernement chargé de la mise en oeuvre du Nepad. Le chef de l'Etat a également relevé que l'urgence à finaliser ce processus d'intégration du NEPAD réside aussi dans la nécessité de passer à une phase qualitative dans l'approche et la prise en charge concrète des grands projets régionaux structurants arrivés à maturation et souvent bancables. Il est à noter que le Nepad est un cadre stratégique pour la Renaissance de l'Afrique. Il est conçu pour relever les défis du continent africain. Ses principaux objectifs consistent à éradiquer la pauvreté, à placer les pays africains, individuellement et collectivement, sur la voie d'une croissance et d'un développement durable et à promouvoir l'intégration régionale. Les travaux de la 19e session du comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargés de la mise en œuvre de l'initiative du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) ont débuté, hier, à Charm El-Cheikh (Egypte) avec la participation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en vue d'examiner l'accélération du développement en Afrique à la veille du 11e sommet des chefs d'Etat africains. Les dirigeants africains évoqueront, lors de cette rencontre d'un jour, qui se déroule à huis clos, la dynamisation du Nepad à travers les démarches entreprises pour l'intégration du secrétariat du Nepad au sein des structures de l'UA et la mise en œuvre des décision du sommet d'Alger.La situation économique dans le continent et la préparation du sommet du G8 prévu en juillet à Hokkaido, au Japon, et auquel prendra part le président de la République en tant que représentant du continent africain aux côtés des présidents des Etats membres fondateurs du Nepad, figurent également à l'ordre du jour de cette rencontre qui devra harmoniser les positions africaines à la réunion de Hokkaido. Pour sa part, le président égyptien, Hosni Moubarak, est revenu dans son allocution d'ouverture sur les acquis réalisés par le comité du Nepad et sa contribution à la mise en oeuvre de plusieurs programmes et projets arrêtes dans le cadre du "plan d'action africain" global couvrant tous les secteurs prioritaires, notamment le règlement des conflits dans le continent. Le président égyptien a préconisé une coopération substantielle des partenaires au développement qui soit du niveau des efforts sincères que l'Afrique n'a cessé de consentir ces dernières années. "L'Afrique attend de ces partenaires internationaux qu'ils honorent leurs engagements pris à la faveur de la déclaration du millénaire et la conférence des Nations unies pour le financement du développement ainsi que d'autres chartes et plans d'action internationaux liés notamment à l'allègement de la dette extérieure et l'augmentation des investissements étrangers directs", a rappelé M. Moubarek.