On dit que depuis que l'Etat s'est désengagé de son rôle de gérant des entreprises, de créateur d'entreprises, d'usines plutôt, car on n'intègre pas encore l'idée que peuvent exister des entreprises sans usines, et que la plupart des emplois créés le sont dans le secteur privé, notre économie est sur la bonne voie. On dit également que l'Etat doit s'acquitter de son rôle de réunir des conditions qui devraient rendre l'environnement favorable à l'acceptation des entrepreneurs à investir, et c'est peut-être cette volonté à aller vite dans la dépense publique et dans la dépense des ressources en devises par la multiplication des projets grandioses qui ont rendu vulnérables les dispositifs de contrôles financiers. Mais cela ne dispense pas les gestionnaires placés à très haut niveau par l'Etat à la fois du contrôle des dépenses de leur entreprise et de se soumettre eux- mêmes à la moralisation de leur gestion. Au stade actuel, en terme de durée depuis que les pouvoirs publics ont commencé à travailler à rendre l'environnement national économique interne favorable à l'adaptation de nos entreprises à entrer dans l'ère du libéralisme, la question devrait se poser de savoir si les populations, et les travailleurs du secteur public économique et même du secteur privé ont fini par admettre progressivement que les réformes engagées constituent un mal nécessaire. Mais au regard du fait que ceux que l'Etat a placés à des hauts niveaux de gestion et de décision participent en famille à l'appropriation des richesses qui sont destinées à l'amélioration des conditions socioéconomiques des populations, la confiance en les instituions est gravement mise en péril, il est compréhensible que l'Etat échoue en tout ce qu'il entreprend, à savoir la relance de l'économie, le retour de la paix, la confiance de la jeunesse, etc. Déjà que l'Etat a fort à faire pour atteindre les objectifs, c'est toute sa crédibilité qui est fortement remise en cause et même et pour longtemps encore. Certainement que les compressions des personnels compris comme charriées par les réformes ne doivent pas susciter l'adhésion aux réformes dans la mesure où ceux qui ont été mis au chômage n'ont pas été aidés à se recycler, à la fois en terme d'emploi ou en terme de formation d'adaptation à d'autres emplois, alors qu'il est déjà difficile de satisfaire tous les demandeurs d'un premier emploi, dans un contexte où il n'existe pas une indemnisation pour impossibilité à trouver un emploi, quelle que soit la nature de celui-ci. Il n'y a ni allocation versée en fonction du dernier salaire pour les travailleurs mis en chômage jusqu'au bénéfice d'un autre emploi, ni allocation d'intégration sociale pour ceux qui n'ont jamais trouvé un emploi. Il peut apparaître ainsi qu'il s'agirait d'un luxe de revendiquer l'augmentation des salaires par rapport à ceux qui n'ont pas trouvé un emploi. Quelle est la durée moyenne de recherche d'un emploi ? On ne dispose pas de statistiques en la matière, ce qui revient à admettre qu'il est extrêmement difficile d'expliquer la portée des réformes et surtout leur efficacité. Indifférence par rapport aux réformes ou résignation sachant que de toute façon, elles seront appliquées compte qu'il est répété à maintes fois qu'elles sont imposées comme unique modèle économique dans le monde comme nous est imposée également la mondialisation. On dit bien pour les pays même développés qu'il est fini l'Etat providence, mais une réflexion devrait quand même s'engager pour offrir des compensations à ceux qui sont au chômage parce qu'ils ont perdu leur emploi ou parce qu'ils n'ont jamais trouvé un emploi, un premier emploi, car la citoyenneté s'exprime, également et surtout, par l'intégration sociale. Certainement que la privatisation est considérée comme un moyen en vue de parvenir à une fin qui est celle d'élever les performances, parfois de sauver l'entreprise et même l'activité en question. Lorsque l'Etat donne son accord à une série d'opérations qui vont des cessions partielles aux cessions totales des actifs d'entreprises, il ne s'agit pas de privatiser pour seulement privatiser et dire que les réformes ont avancé, car les réformes ne se résument pas aux privatisations.