Les prix du pétrole sont repartis à la baisse hier à l'ouverture du marché à New York, le baril se repliant vers les 74 dollars et effaçant ainsi le rebond enregistré la veille sur fond d'inquiétudes pour le crédit en Chine. Vers 14H10 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars s'échangeait à 74,24 dollars, en baisse de 1,02 dollar par rapport à la clôture de lundi. Le retour au premier plan des inquiétudes persistantes sur le secteur bancaire chinois pesait sur le marché pétrolier, alors que six banques ont confirmé avoir suspendu l'émission de nouveaux prêts depuis le 19 janvier, après une réunion d'urgence du département de la politique monétaire de la Banque centrale. "Le marché craint fortement que le resserrement (du crédit) par les banques chinoises puisse vraiment peser sur la croissance industrielle et l'activité économique, et ralentir la demande pour les matières premières", a expliqué Phil Flynn, de PFGBest Research. "Le marché pétrolier a progressé en grande partie en anticipant une forte demande chinoise et si elle ralentit, le marché pourrait bien avoir mis la charrue avant les boeufs", a souligné l'analyste. Les prix de l'or noir se retrouvait donc de nouveau sous pression après avoir rebondi lundi, le baril ayant repris 72 cents sur les 4,60 dollars abandonnés en trois jours la semaine dernière. Les inquiétudes étaient aussi portées par la croissance moins importante qu'attendu de l'économie britannique, tout juste sortie de la récession fin 2009 (+0,1%). Le raffermissement du dollar, qui remontait autour de 1,4060 dollar pour un euro, pesait également en renchérissant les prix pour les investisseurs munis d'autres devises. Enfin, les investisseurs, inquiets d'un déséquilibre entre l'offre et la demande, se préparaient aux chiffres hebdomadaires sur les stocks de pétrole qui doivent être publiés mercredi matin. Il faut dire que les stocks de brut aux Etats-Unis ont tendance à augmenter depuis un an (+ 0,5% entre janvier 2009 et janvier 2010), à en croire les chiffres du département américain à l'Energie. Au niveau de la production, les pays de l'Opep ont mis en place des quotas restrictifs, mais sans toutefois peser réellement sur les prix. Aussi, la production devrait augmenter un peu partout dans le monde en 2010. Les analystes s'attendent ainsi à une hausse des ventes de barils russes de l'ordre de 1% au cours de l'année. Le pétrole irakien devrait connaître un nouveau souffle, malgré les tensions toujours présentes dans le pays. La production devrait ainsi augmenter de 2,26 millions de barils par jour en 2010, à la suite de la signature de quatre nouveaux contrats d'exploitation par des compagnies étrangères. R.E.