Les prix du pétrole reculaient nettement mercredi à l'ouverture des échanges à New York, les opérateurs s'inquiétant de la demande de la Chine, moteur de la consommation d'or noir ces dernières années. Vers 14H10 GMT (15H10 HEC), sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en février, dont c'est le dernier jour de cotation, s'échangeait à 77,37 dollars, en baisse de 1,65 dollar par rapport à la clôture de mardi. "Le grand sujet sur le marché pétrolier, c'est la Chine qui cherche à limiter le crédit et la surchauffe de son économie", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. "Cela veut dire une demande pour les produits pétroliers plus faible qu'anticipé". Le président de la Commission chinoise de régulation bancaire a indiqué que Pékin allait limiter le crédit bancaire après la forte hausse enregistrée l'an passé. Le marché pétrolier se montre particulièrement sensible à la situation économique dans les pays émergents, notamment la Chine, moteur de la demande mondiale depuis plusieurs années. Dans son dernier rapport mensuel, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a ainsi estimé que la consommation mondiale de pétrole devrait rebondir de 1,7% cette année, mais qu'elle serait entièrement soutenue par la demande des pays émergents et de l'Asie, après avoir reculé de 1,5% en 2009. Sur les marché européens, les cours de l'or noir renouaient avec la tendance à la baisse de la semaine dernière, un net redressement du dollar s'alliant aux craintes sur la demande pour peser sur les prix. Vers 11H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars cédait 93 cents à 76,70 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres. A la même heure, le baril de "brut léger texan" (WTI) pour livraison en février (dernier jour de cotation de ce contrat), perdait 1,06 dollar à 77,96 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le baril perdait 1 dollar mercredi vers 11H15, une perte venant ainsi s'ajouter aux quelque 5 dollars déjà abandonnés la semaine dernière. "Le marché continue à chercher un plancher, les opérateurs étant plutôt mal disposés à l'égard du pétrole avec le redoux du temps dans l'hémisphère nord", expliquait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital. Les cours du pétrole, qui avaient fortement progressé en début d'année à cause du froid, ont perdu le soutien de ce facteur et sont progressivement revenus à leurs niveaux de la fin décembre. Mais plus encore que le temps, le dollar semblait en cause dans la baisse des cours de l'or noir. Mercredi, le billet vert est remonté jusqu'à 1,4167 dollar, son niveau le fort depuis août face à une monnaie unique sapée les déboires budgétaires de la Grèce. Or, la remontée du dollar érode le pouvoir d'achat des investisseurs pour les matières premières vendues dans cette devise. En toile de fond, les investisseurs restaient par ailleurs préoccupés par l'excès de pétrole sur le marché, notamment après les avertissements émis mardi par l'Organisation des exportateurs de pétrole, dans son rapport mensuel. L'Opep observe que les stocks actuellement très abondants devraient parer à toute augmentation de la demande liée au froid, et souligne que "les prix devraient rester particulièrement vulnérables aux développements économiques pendant le second trimestre, période traditionnelle de faible demande". Les craintes sur l'état de l'offre et la demande pourraient être alimentées par les chiffres hebdomadaires des stocks pétroliers américains, qui seront publiés jeudi avec un jour de retard. Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, les stocks de brut auraient gagné 1,9 million de barils (mb), ceux d'essence 1,1 mb. Ils s'attendent par ailleurs à un maintien des stocks de distillats. Synthèse Samira G.