La culture maraîchère connaît un essor certain dans les pays du Maghreb, principalement en Algérie, au Maroc et en Tunisie. La petite culture maraichère du siècle dernier, localisée à l'origine autour des villes, s'est étendue peu à peu le long du littoral de part et d'autre d'Alger, Oran ou encore Casablanca. Il faut savoir que les cultures légumières réagissent de façon spécifique aux conditions locales de température et d'insolation. Elles sont très exigeantes en ce qui concerne les caractères chimiques et physiques des sols, qui doivent être riches en matières organiques et bien drainés. Dans chaque région, le calendrier des cultures de chaque variété doit être ajusté aux conditions locales. Le choix des variétés varie avec les climats. Certaines variétés ont fait leur, preuve, en Afrique du Nord ou dans d'autres régions méditerranéennes. Mais en raison des différences constatées suivant les variétés, les climats, les systèmes de culture, des essais préalables doivent être effectués dans chaque cas particulier. L'histoire des cultures maraîchères en Algérie et au Maghreb se rapporte au climat et à l'eau. La plupart des légumes ne peuvent être cultivés en Afrique du Nord sans eau, d'autres sont traditionnellement cultivés " en sec ". Ils méritent les uns et les autres quelques observations. Les cultures légumières, plus que toute autre culture, permettent un peuplement dense. La culture des primeurs pour l'exportation a commencé il y a plus de soixante-dix ans, de part et d'autre d'Alger ; elle formait aussi des îlots en bordure du Sahel d'Oran (de Mostaganem aux Andalouses) et aux environs de Skikda et d'Annaba. Les nouvelles structures, qui ont suivi l'Indépendance, ont évidemment bouleversé l'équilibre des échanges des trois pays du Maghreb avec les pays de la C.E.E. ; les besoins de la consommation interne ne sont pas non plus comparables aux besoins antérieurs. Les méthodes de culture, les espèces et les variétés cultivées, tout a changé et il est difficile de faire le point. Mais pour les 7 dernières années, les cultures maraîchères occupaient pour la saison 2001/2002 une superficie de l'ordre de 316.160 ha, (en augmentation de 4% par rapport à 2000 - 2001), soit environ 3,3% de la Superficie Agricole Utile (SAU). La production globale de maraîchages et cultures industrielles, est évaluée, pour la même année à 4.716.617 tonnes, en progression de plus de 9% par rapport à la précédente campagne. L'accroissement de la superficie durant la période étant faible, l'amélioration de la production est essentiellement due à la hausse des rendements (+24% en 2002) par rapport à la moyenne (1991 - 2000), ceci grâce à une conduite plus efficace des productions. Le maraîchage mobilisait à lui tout seul quelque 33% des 1,37 milliard de m3 que constituait les ressources totales mobilisables pour l'irrigation en 2003, couvrant ainsi, près de 205.000 ha pour quelque 130 000 exploitations. La structuration du maraîchage apparaît autour des produits dits principaux comme la pomme de terre, les oignons et la tomate qui occupent 55% du volume produit en maraîchage. Par ailleurs, il y a un certain nombre de fruits, cultivés en quantités importantes tels les pastèques, melons et fraises, et qui complètent l'assortiment de la demande du marché, leurs localisation se situe pour l'essentiel, dans les plaines du nord, la zone littoral (Skikda, les plaines du Cheliff,S.B.A, Mostaganem), et les régions de Biskra, Ouargla et Adrar pour le sud. c'est ainsi qu'en 2002, près de 30.000 ha ont été alloués à ces cultures et dont 97% étaient réservé aux melons et pastèques pour une production globale de près de 4,6 millions de qx. La superficie réservée pour la fraise en 2002 était de quelque 500 ha pour une production annuelle de quelque 70.000 qx. Les perspectives de développement du maraichage sont énormes. Les légumes pérennes comme l'artichaut considérée comme bisannuelle ou tri annuelle. Sa production a pris de l'importance depuis quelques années. Les conserves de fonds d'artichauts sont très appréciées sur le marché européen. Cette production nécessite une main-d'œuvre importante. Les légumes-feuilles, le céleri est peu répandu en Algérie, mais est susceptible de se développer, dans des conditions favorables, en plein champ et sous serre. Il pose quelques problèmes au point de vue agronomique, mais peut constituer une source d'approvisionnement intéressante pour une conserverie. Pour la laitue, pour mémoire. Cette culture a donné lieu à de nombreuses recherches, dont la seule énumération déborderait le cadre de cet ouvrage. Les variétés nouvelles sont très productives. Le cœur de laitue appertisé est un produit de haute qualité, apprécié sur le marché européen et susceptible d'être développé pour l'exportation.