La facture des importations de l'Algérie, en 2009, a enregistré une baisse significative de l'ordre de 17 milliards de dollars, par rapport aux années précédentes, grâce aux mesures d'encadrement des opérations du commerce extérieur prises par les pouvoirs publics les deux dernières années. En effet, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) relevant des Douanes nationales "les importations de l'Algérie en 2009 n'ont non seulement pas augmenté, mais ont accusé une légère baisse de 1% pour atteindre 39,1 milliards de dollars, soit une réduction de la facture des importations de plus de 17,30 milliards de dollars, suivant la tendance des importations des années précédentes", notamment, les année 2007 et 2008, qui ont enregistré respectivement, une hausse des importations de 27% ( 27,43 milliards de dollars )et de 41,7% (39,71 milliards). A partir de cette tendance haussière, elles devraient atteindre 56,40 milliards de dollars, soit une hausse de 17,30 milliards de dollars pour l'année 2009. Ainsi, les produit qui ont connu cette baisse sont les produits destinés à la revente en l'état, qui représentent 30,45% du total, avec -16,2%, passant de 14,2 milliards de dollars à 11,9 milliards de dollars ; il convient de souligner que seuls les biens d'équipements, qui occupent une part de plus de 39% du total des importations, ont augmenté de 15,1% en 2009, ce qui s'explique par la dynamisation du secteur industriel. Par ailleurs, les importations de blé, lait, véhicules, médicaments et matériaux de construction ont diminué de près de 30% par rapport à 2008. "Cette baisse est liée surtout à l'impact des mesures prises par les pouvoirs publics, notamment avec la généralisation de l'utilisation de la carte magnétique du Numéro d'identification fiscale (NIF)", a-t-on expliqué, soulignant que cette procédure a permis "un meilleur échange d'informations, une facilité dans les contrôles fiscaux et un assainissement du fichier, surtout après les mesures d'encadrement des pouvoirs publics à partir de 2009 pour contenir les flux des importations''. Selon les données avancées par le Cnis, ces mesures ont permis de réduire le nombre d'interventions des douanes, passant ainsi de plus de 23 100 interventions enregistrées en 2008, à 19 400 en 2009 , soit une baisse de 15,87%, dont 1 316 concernent le secteur public (-12,73 %) et plus de 18.150 pour le privé (-16,09%). Il est à rappeler qu'afin de protéger l'économie nationale, les Douanes algériennes ont mis en place une cellule de suivi chargée d'élaborer des études internes sur les opérations d'importation douteuses et de saisir les organes de contrôle. Cette structure a procédé, depuis son installation, à la réalisation de plusieurs opérations de contrôle, touchant notamment des produits de première nécessité tels que les céréales et le lait, et aussi le Système d'information et de gestion automatisée des douanes (SIGAD) qui permet de débusquer les utilisations abusives des registres du commerce et de fausses domiciliations bancaires des opérations et de la gestion des grilles de sorties du port, afin de s'assurer que la marchandise a bel et bien suivi le circuit réglementaire de son dédouanement avant sa sortie. Cet observatoire élabore des analyses sur les opérations douteuses qui sont transmises aux services de contrôle concernés, démontrant ainsi que "le rôle des Douanes nationales ne se limite nullement au rôle classique de contrôle, mais elles ont un rôle prépondérant dans la protection de l'économie nationale". A ce propos, le directeur du Cnis, M. Houri, a relevé que le dispositif de contrôle sera renforcé davantage grâce aux interventions coordonnées avec les autres institutions (ministère du Commerce, Banque d'Algérie et services des Impôts), notamment avec la généralisation du NIF, ce "qui générera des recettes douanières nettement plus importantes". Il a également rappelé que les recettes douanières avaient atteint 459 milliards de DA en 2009, contre 440 milliards de DA en 2008, en hausse de 4,46%, malgré la "relative stabilité" des importations de l'Algérie.