Les cours du sucre ont atteint un nouveau somme en 30 ans cette semaine avant de reprendre le chemin de la baisse, comme le cacao et le café, faisant les frais d'un renforcement du dollar et d'un regain d'inquiétudes sur la solidité de la reprise économique mondiale. Les cours de la fève brune sont redescendus de leurs sommets, chutant à des plus bas depuis plusieurs semaines. Après avoir établi un record depuis 33 ans à Londres le 21 janvier (à 2356 livres la tonne), la tonne de cacao est retombée à 2157 livres à Londres et 3040 dollars à New York, des plus bas depuis respectivement deux mois et 12 semaines. "Cette chute des prix est surprenante, étant donné que les craintes d'une contraction de la production du cacao en Côte d'Ivoire semblent se confirmer", commentait Eugen Weinberg, analyste chez Commerzbank. "La chute rapide de la production ces dernières semaines pourrait être liée à une épidémie de CCSV (cacao swollen foot virus, un virus qui tue les arbres, ndlr) dans certaine plantations, et les investisseurs semblent avoir choisi de s'assurer quelques profits" après les récents records de la fève brune, ajoutait l'analyste. Cependant, les cours devraient rester élevés, du fait d'une production qui devrait rester faible alors que la demande devrait se reprendre, soulignait M. Weinberg. Sur le Liffe, la tonne de cacao pour livraison en mars cotait 2240 livres sterling vendredi à 16H00 GMT (17H00 HEC), contre 2257 livres pour la même échéance une semaine plus tôt à 15H00 GMT. Sur le NYBoT, le contrat pour livraison en mars valait 3064 dollars contre 3242 dollars vendredi dernier. Les cours du café ont fini également en légère baisse à New York, et presque stable à Londres. A New York, l'arabica est tombé à 130,05 dollars la tonne jeudi, un niveau plus vu depuis le 13 novembre. Les cours du café ont baissé "du fait de pressions externes et non d'une détérioration des fondamentaux du marché", c'est-à-dire de l'offre et de la demande, a commenté Kona Haque, analyste chez Macquarie. Sur le Liffe, le robusta pour livraison en mai valait 1.331 dollars la tonne vendredi à 16H00 GMT, contre 1334 dollars pour le contrat pour livraison en mars à 15H00 GMT une semaine auparavant. Sur le NYBoT, l'arabica pour livraison en mars cotait 131,55 cents la livre contre 133,50 cents la livre vendredi dernier. Les cours du sucre ont fini la semaine en légère baisse, après avoir atteint un nouveau plus haut en 30 ans en début de semaine, pénalisés par le renforcement du dollar et des craintes sur la solidité de la reprise économique mondiale. Les cours ont attaqué la semaine sur une nouvelle performance, améliorant mardi à 30,40 cents la livre à New York son record en 30 ans établi la semaine précédente, avant de se replier et terminer en baisse. Cependant, "les fondamentaux restent solides et la faiblesse des prix devrait être de courte durée", commentait Sudakshina Unnikrishnan, analyste de Barclays Capital. Renforçant ces attentes, la maison de courtage Czarnikow a affirmé dans son rapport mensuel que les stocks mondiaux de sucre ne seront pas suffisants pour compenser une deuxième année consécutive de déficit en 2009/2010, et les prix devraient continuer à grimper. "Si le sucre a fini l'année à un niveau de prix très élevé, un certain nombre de facteurs haussiers identifiés en 2009 n'ont pas encore été pris en compte par le marché", ont affirmé les experts de la maison de courtage londonienne, notamment l'appauvrissement des stocks et les risques qu'il entraîne sur l'approvisionnement. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 736,40 livres vendredi vers 16H00 GMT contre 739,80 livres vendredi dernier à la même heure. Sur le NYBoT américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 27,31 cents contre 29,70 cents pour la même échéance une semaine plus tôt. De leur côté, les prix du maïs, du blé et du soja se sont stabilisés cette semaine sur le marché à terme de Chicago, après avoir touché leurs plus bas niveaux depuis début octobre. "Les cours des matières premières agricoles ont réussi à sortir indemnes de la chute qui a frappé les marchés des matières premières", en particulier métaux et énergie, ont relevé les analystes de Barclays Capital. "Mais après avoir déjà chuté de 10 à 15% en un mois, les prix ne semblent pas vouloir tester de niveaux plus bas à court terme", ont-ils ajouté. "La semaine a été relativement volatile, on continue de suivre les indicateurs économiques et le temps en Amérique du Sud", a noté de son côté Joe Victor, d'Allendale. Mais "d'un point de vue technique, la tendance reste à la baisse", a-t-il ajouté. Le marché est pénalisé actuellement par des conditions favorables aux cultures de maïs et soja au Brésil et Argentine, où la récolte approche. Côté demande, les exportations américaines sont ressorties dans l'ensemble inférieures aux prévisions la semaine dernière.