Le marché des métaux n'a pas réussi à conserver son élan et il a subi un nouveau repli cette semaine, victime de nouveaux doutes sur la solidité de la reprise, notamment dans la zone euro, à l'exception du nickel, qui a pu conserver ses récentes conquêtes de terrain. Après avoir fortement grimpé la semaine dernière, les cours des métaux ont été affecté par un regain d'inquiétudes sur l'économie mondiale. En zone euro, les inquiétudes sur l'économie grecque ont été relancées par un avertissement de l'agence de notation financière Standard & Poor's, qui a prévenu qu'elle pourrait à nouveau abaisser la note de la dette souveraine du pays "d'ici à un mois", la péninsule ayant en outre été paralysée par des grèves massives. Et aux Etats-Unis, de mauvaises statistiques sont venues rappeler aux opérateurs que la reprise restait semée d'embûches. Le marché a encaissé une chute surprise des ventes de logements neufs en janvier, suivi d'un bond des nouvelles inscriptions au chômage, qui ont atteint la semaine dernière leur plus haut niveau depuis novembre. "Les incertitudes macro-économiques contrastent avec l'évolution de l'offre et la demande", marquée, elle, par un resserrement progressif du marché, juge toutefois Nicholas Snowdon, analyste chez Barclays Capital. "Ces dernières semaines, les stocks d'aluminium, de cuivre, de nickel et d'étain ont diminué, preuve de plus en plus flagrante que le restockage entamé dans les pays développés et des conditions économiques de plus en plus robustes en Asie alimentent une progression de la consommation pour la plupart des métaux de base", développait-il. Malgré son recul cette semaine, le marché du LME est resté au-dessus de ses niveaux de début février, lorsque les métaux avaient plongé à leurs niveaux les plus bas depuis le début de l'année, voire de l'automne dernier. Chef de file du marché, le CUIVRE a lâché 3% de sa valeur sur la semaine. L'ALUMINIUM a très légèrement fléchi (-0,8%), sans réussir à profiter des signes d'amélioration de la demande relevés par les analystes. "L'entreprise russe Rusal, premier producteur mondial d'aluminium, entrevoit pour la première fois une reprise (de la consommation) et prévoit d'augmenter de 3% sa production cette année", rapportait ainsi Eugen Weinberg, analyste chez Commerzbank, ajoutant que "la hausse des exportations chinoises témoigne aussi d'un redressement de la demande". Chinalco, premier producteur chinois, a tablé sur une hausse de la demande jusqu'à 23% cette année, a rappelé aussi l'analyste. Le ZINC, l'ETAIN et le PLOMB ont cédé respectivement 6%, 1,2%, et 6,8%. Le NICKEL a échappé à la tendance générale, et terminé en nette hausse, après avoir marqué un nouveau sommet depuis août 2009, à 20'700 dollars. Le métal profite actuellement d'une décrue des stocks dans les entrepôts du LME, couplé à une amélioration manifeste de la demande. "Des rapports font état d'un renforcement des niveaux de demande en Asie, où les producteurs d'acier inoxydable (le nickel entre dans la fabrication de ce métal) ont augmenté les cadences, tandis que la demande se ressaisit en Europe et en Asie", soulignait ainsi M. Snowdon. Sur le LME, une tonne de cuivre pour livraison dans trois mois valait 7100 dollars la tonne vendredi à 14H30 GMT contre 7320 dollars la tonne vendredi dernier à 15H30 GMT. De leur côté, les cours des matières premières alimentaires ont fortement baissé cette semaine, victimes d'un nouveau renforcement du dollar en milieu de semaine et d'une baisse de l'intérêt des fonds d'investissements pour les matières premières. Les cours de la fève brune ont fini la semaine en repli. Après avoir démarré la semaine en hausse, le cacao a chuté mercredi à 2150 livres la tonne à Londres, soit un plus bas en trois mois, et il est tombé jeudi à New York à 2903 dollars la tonne, un plus bas en près de six mois. Par ailleurs, les craintes sur la stabilité politique en Côte d'Ivoire, principal producteur mondial de cacao, semblaient s'apaiser après la remise sur pied de la Commission électorale indépendante (CEI). La dissolution de la CEI et du gouvernement le 12 février par le président Laurent Gbagbo avait provoqué une crise politique qui avait entraîné des manifestations de l'opposition, parfois violentes. Le billet vert a atteint 1,3451 dollar pour un euro jeudi, proche de son plus haut depuis le 18 mai 2009 touché une semaine auparavant, pesant les cours des matières premières libellées dans cette devise. Sur le Liffe, la tonne de cacao pour livraison en mai cotait 2196 livres sterling vendredi à 16H00 GMT, contre 2.273 livres pour livraison en mars une semaine plus tôt à 14H00 GMT (15H00 HEC). Sur le NYBoT, le contrat pour livraison en mai valait 2.939 dollars contre 3104 dollars la tonne pour la même échéance vendredi dernier. Les cours du café ont également fini la semaine en forte baisse. Pénalisés par un renforcement du dollar jeudi, le robusta est tombé à 1251 dollars la tonne, son plus bas niveau depuis le 25 juin 2009, et l'arabica à 128,25 dollars la tonne, au plus bas depuis le 14 août.