Les cours des métaux précieux ont accentué leurs gains cette semaine, à la faveur d'un regain de confiance des investisseurs, même si les prix se sont retrouvés sous pression en fin de parcours après un renforcement du dollar. Les cours des métaux précieux ont remonté nettement jusqu'à mercredi, les investisseurs semblant rassurés sur les perspectives de croissance aux Etats-Unis et confiants dans l'engagement de l'Union européenne (UE) à soutenir la Grèce dans ses efforts pour combler son déficit. Cependant, le rebond du marché a été freiné jeudi par un renforcement du dollar, qui a grimpé jusqu'à 1,3443 dollar pour un euro, soutenu par des spéculations d'un resserrement anticipé de la politique monétaire américaine, après le relèvement surprise du taux d'escompte de la Fed, qui permet le refinancement des banques. Les cours de l'or ont fini sur une petite hausse, après avoir évolué en dents de scie au gré de l'évolution du dollar. Les prix du métal jaune ont grimpé jusqu'à 1127,25 dollars mercredi, un plus haut niveau depuis le 20 janvier, portés par un affaiblissement du billet vert et des commentaires encourageants du Conseil mondial de l'or (CMO) sur la demande en 2010. La demande d'or comme investissement devrait rester soutenue dans les pays occidentaux en 2010, quelle que soit la direction que prend la reprise économique, a affirmé mercredi le CMO (ou World Gold Council-WGC en anglais), une fédération qui représente les intérêts des principaux producteurs mondiaux d'or. "En 2010, que la reprise économique s'amplifie ou qu'elle s'enraye, nous pensons que la demande occidentale en investissements demeurera soutenue", indique un rapport du CMO. Cependant, les cours de l'or avaient ensuite subi la pression d'une annonce du Fonds monétaire international (FMI), qui a indiqué mercredi qu'il allait commencer "sous peu" à vendre 191,3 tonnes de son stock d'or sur le marché, après s'être d'abord adressé à ses Etats membres. "Même si le FMI prévoit de vendre cet or petit à petit, l'offre à court terme devrait augmenter et donc peser, au moins psychologiquement, sur les prix", commentaient les analystes de Commerzbank. En octobre et novembre, le FMI a trouvé parmi ses Etats membres des acheteurs pour 212 tonnes: l'Inde (200 tonnes), l'île Maurice (2 tonnes), et enfin le Sri Lanka (10 tonnes), ce qui avait à l'époque aidé à pousser l'once d'or à un plus haut historique de 1226,56 dollars début décembre. L'once d'argent a accentué sa hausse, "continuant à calquer sa progression à court terme sur celle de l'or, mais (...) les investisseurs guettent un nouveau creux pour acheter le métal gris, considéré comme une alternative bon marché" au métal jaune, commentait James Moore, analyste de The Bullion Desk. Les cours du platine et du palladium ont suivi la même trajectoire, atteignant des plus hauts en deux semaines mercredi. De leur côté, les cours des matières premières alimentaires sont repartis à la baisse, victimes en fin de semaine d'un renforcement du dollar, hormis le cacao qui a tiré son épingle du jeu en raison d'un regain de tensions en Côte d'Ivoire. Les cours avaient démarré la semaine en fanfare, la cacao repassant lundi au-dessus de 2300 livres la tonne à Londres pour la première fois en près de trois semaines, poussé par des craintes sur l'offre du fait d'inquiétudes sur la stabilité politique en Côte d'Ivoire, principal producteur mondial de cacao. La tension est montée dans le pays depuis la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI) la semaine dernière par le président Laurent Gbagbo. Cependant, le renforcement du dollar en fin de semaine a pesé sur les prix. Le billet vert a atteint 1,3443 dollar pour un euro jeudi soir, un plus haut depuis le 18 mai 2009, alimenté par le relèvement surprise par la Fed de son taux d'escompte, qui permet le refinancement des banques. Sur le Liffe, la tonne de cacao pour livraison en mai cotait 2.273 livres sterling vendredi à 14H00 GMT/ 15h00 HEC, contre 2240 livres pour livraison en mars une semaine plus tôt à 15H00 GMT. Les cours du café ont fini en demi-teinte, en légère baisse à Londres mais gagnant un peu de terrain à New York. Le robusta est tombé vendredi à 1300 dollars la tonne, son plus bas niveau depuis le 29 décembre, pénalisé par le renforcement du dollar et par une baisse de l'intérêt des investisseurs spéculatifs, "qui s'impatientent face à l'incapacité apparente du café à rebondir (...) et mettent en doute sa valeur en tant qu'investissement", notait Ralph Hawes, analyste de la maison de courtage Sucden. Sur le plan de l'offre, les exportations de café d'Amérique latine, hors Brésil, ont chuté de 28,21% en volume entre octobre et janvier, sur un an, selon l'Association nationale du café du Guatemala (Anacafé). Les exportations du Brésil, premier producteur mondial de café, ont progressé de 3% en 2009, à 30,3 millions de sacs de 60 kg, s'assurant ainsi 32% du marché. Enfin, les cours du sucre ont fini la semaine en baisse, reprenant leur souffle après un récent rebond qui les avait poussés début février à des sommets en 29 ans.