Les cours du sucre ont touché cette semaine de nouveaux records depuis 29 ans, tandis que des inquiétudes sur la récolte ivoirienne propulsaient le cacao à son meilleur niveau depuis plus de 30 ans. Seuls les cours du café ont baissé, victimes du renforcement du dollar. Après une courte pause la semaine dernière, les cours du sucre ont repris leur avancée et touché des records depuis 29 ans des deux côtés de l'Atlantique. Dopés par de nouveaux signes de tensions sur les approvisionnements, les cours du sucre blanc ont atteint 767 dollars la tonne jeudi à Londres. A New York, ils se sont approchés des 30 cents la livre, montant jusqu'à 29,82 cents, un niveau plus vu depuis 29 ans. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 741,90 livres vendredi vers 16H00 GMT contre 719,20 livres vendredi dernier à la même heure. Sur le NYBoT américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 28,68 cents contre 27,46 cents pour la même échéance une semaine plus tôt. Les cours de la fève brune ont fortement progressé cette semaine, le cacao marquant même un nouveau record depuis 33 ans à Londres. Sur le marché londonien, le prix du cacao livrable en mars a chauffé jusqu'à 2356 livres, son meilleur niveau depuis 1977. A New York, le contrat de mars a de son côté grimpé jusqu'à 3.485 dollars, son prix le plus fort depuis la mi-décembre, lorsqu'il avait marqué un record de 33 ans à 3510 dollars. "Les arrivages de cacao semblent se tarir dans les ports ivoiriens, ce qui suggère que la récolte principale touche à sa fin", a expliqué Kona Haque, analyste de la banque Macquarie. Selon elle, une fin précoce de la récolte aura "des implications importantes, sachant que le marché mondial a besoin d'une récolte abondante pour satisfaire la demande". Les cours ont aussi été soutenus par les chiffres des concassages en Amérique du Nord, qui sont ressortis presque inchangés au quatrième trimestre 2009, à 111'986 tonnes. "Cela indique que l'industrie du chocolat a passé le pire, après trois trimestres de contraction de la demande", décode Mme Haque. Selon Stephanie Garner, analyste chez Sucden, les performances des prix ont été accentuées par le franchissement de seuils techniques sur le marché. Sur le Liffe, la tonne de cacao pour livraison en mars cotait 2320 livres sterling vendredi à 15H00 GMT (16H00 HEC), contre 2297 livres pour la même échéance une semaine plus tôt à 16H00 GMT. Sur le NYBoT, le contrat pour livraison en mars valait 3380 dollars contre 3397 dollars vendredi dernier. De son côté, le café a pâti d'un renforcement du dollar et de la baisse de nombreux marchés de matières premières. Selon Ralph Hawes, analyste de la maison de courtage Sucden, les cours du café ont été pris dans un mouvement général de baisse des matières premières. La crainte que la Chine ne cherche à ralentir sa croissance, couplée à la charge portée contre les banques par le président américain Barack Obama, ont rendu frileux les investisseurs, qui se sont reportés sur le dollar, au détriment de ces dernières. Le pétrole a notamment chuté à ses niveaux les plus bas en un mois cette semaine. Sur le Liffe, le robusta pour livraison en mars valait 1330 dollars la tonne vendredi à 15H00 GMT, contre 1375 dollars la tonne à 16H00 GMT une semaine auparavant. Sur le NYBoT, l'arabica pour livraison en mars cotait 137,55 cents la livre contre 140,90 cents la livre vendredi dernier. Même tendance à la baisse pour le coton Les prix du coton ont reculé pour la troisième semaine d'affilée à New York, le marché s'inquiétant de la demande chinoise et du renforcement du dollar. Malgré ce recul des cours, "le marché du coton s'est relativement bien maintenu vu tous les facteurs négatifs en provenance des marchés extérieurs", ont relevé les analystes de la maison de courtage Plexus Cotton, notant que "de nombreuses matières premières sont passées d'une tendance haussière à une tendance baissière". Les cours des matières premières ont été affectés cette semaine par les inquiétudes des marchés vis-à-vis de la demande de la Chine. Le pays, gourmand en matières premières, a annoncé des mesures pour contrôler la surchauffe de son économie. Autre facteur négatif, la monnaie américaine a fortement progressé dans la semaine, atteignant des niveaux plus vus depuis août dernier. Cela rend la production agricole américaine moins attractive à l'exportation. Vers 16H15 GMT vendredi, le contrat pour livraison en mars s'échangeait à 71,25 cents la livre vendredi, contre 72,08 cents vendredi dernier. L'indice Cotlook A, moyenne quotidienne des cinq prix du coton les plus faibles sur le marché physique dans les ports d'Orient, valait 77,15 dollars, contre 78,05 dollars il y a une semaine.