Selon le point de vue de M. Roger Kamgaing de la "Global Marketing and Sales" (SGS), lors de son entretien avec le journal "Les Afriques ", qui est notamment le leader mondial dans les métiers de l'inspection, la certification ainsi que l'analyse de laboratoire, le fléau de la contrefaçon ne cesse de progresser en Afrique. Effectivement, la contrefaçon couvre d'importants enjeux financiers, notamment en Afrique. Le gain ne porte pas sur les droits de douanes mais sur la capacité d'écouler sur les marchés des produits à la qualité douteuse. C'est le réseau unique de plus de 35 000 professionnels dans 140 pays répartis dans plus de 1000 bureaux et laboratoires. Malgré qu'il soit qualifié de premier groupe spécialisé dans les domaines suivants : certification, inspection et gestion des risques qui sont implantés en Afrique depuis les années 50, cela n'empêche pas que le fléau de la contrefaçon a progressé sur le continent africain. M. Roger Kamgaing a indiqué que l'Afrique, malheureusement, constitue un débouché très important avec des intérêts très importants pour les auteurs de la contrefaçon, et que, dans la plupart des cas, la contrefaçon est doublée de tricherie et de tromperie. En effet, si on prend comme exemple le domaine vestimentaire, on trouve que les acheteurs acquièrent souvent de la contrefaçon, en connaissance de cause. En ce qui concerne les produits pharmaceutiques ou encore les pièces détachées, les acheteurs et les clients sont toujours bernés ou dupés, car ils pensent qu'ils achètent des produits originaux en ignorant la contrefaçon et que potentiellement cela nuit à leur santé. En ce qui concerne les pays africains et leurs ressources naturelles, citant notamment le pétrole, minerai, banane, cacao, etc., la SGS a dix lignes de métiers dans notamment les secteurs agricole, minier, pétrolier, environnement, industriel, automobile, sciences de la vie, certification, biens de consommation et, enfin, services aux gouvernements et aux institutions. Il a aussi indiqué que tous leurs services sont disponibles en Afrique, selon les différents pays. Elle est actuellement présente pratiquement dans tous les pays d'Afrique, à l'exception, par exemple, du Soudan, de la Somalie ou de l'Erythrée. Il a affirmé que les douaniers commencent de plus en plus à contrôler cela, mais qu'il ne serait pas juste de ne mettre la responsabilité que sur les douaniers. Cependant, il faudrait informer les citoyens pour ne pas être victimes de la contrefaçon. Il a ensuite ajouté, que leurs services sont particulièrement adaptés aux pays africains où ils proposent de nombreuses solutions pour préserver les ressources naturelles et en éviter les gaspillages (forêts, mines, marquage des produits pétroliers et contrôle des extractions/exportations, ressources halieutiques, etc.). En dépit des nouvelles technologies dont bénéficient les douaniers du continent africain, les fraudeurs restent très avancés sur les administrations douanières en matière de technologie et qu'ils trouvent les moyens de la conserver. En outre, a-t-il ajouté, la contrefaçon représente des intérêts financiers très importants et que les fraudeurs savent investir pour bénéficier de complicités non seulement au niveau des douaniers mais aussi à divers niveaux. Toutefois, les douaniers, quelquefois, sont aussi dans l'impossibilité d'agir, car la formation est importante, mais le plus souvent la mission principale des douaniers est de garantir les intérêts financiers de l'Etat. Souvent, certains produits contrefaits sont soit exemptés de droits ou font l'objet de déclarations en douanes tout à fait en règle et de paiement des droits d'entrée. Car le gain ne porte pas sur les droits de douanes mais sur la capacité d'écouler sur les marchés des produits à la qualité douteuse. Il faut donc, non seulement mieux contrôler les entrées et, quand c'est possible, sur le modèle de ce que font les USA pour des raisons de sécurité, de faire des contrôles de certains produits avant même qu'ils ne quittent les pays fournisseurs, mais aussi organiser des contrôles sur le terrain. En effet, les douaniers commencent de plus en plus à contrôler cela, mais il ne serait pas juste de ne mettre la responsabilité que sur les douaniers. Il faudrait aussi rendre les citoyens (individus ou organisés en association) mieux formés et donc à même d'être ni complices, ni victimes de la contrefaçon. Passant à la certification en Afrique, elle est en plein essor. Notant qu'il y a deux sortes de certification. Il y a notamment la certification des importations et la certification des industries. Actuellement, en Afrique, certains pays ont pris des mesures pour prévenir l'importation de produits de qualité médiocre, tels que l'Algérie, le Kenya ou le Nigeria. Dont certains sont en train de se doter de mécanismes similaires, tels que l'Ouganda et la Tanzanie. En effet, tous ces pays ont fait appel à la SGS du fait de son expérience, mais aussi de la force de son réseau d'analyse dans les différents pays fournisseurs. D'autre part, en matière de certification des industries nationales (type certification ISO), ceci est également en cours de développement, la SGS restant un partenaire clé des gouvernements, mais aussi et surtout des industriels. Enfin, un nouveau volet de certification devrait se développer encore plus, celui qui consiste à doter les productions locales du label qui leur permettra de mieux pénétrer les marchés récepteurs de nos produits.