Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a insisté, jeudi dernier à Adrar, sur la nécessité de développer des mécanismes d'approvisionnement et de gestion pour la préservation des ressources hydriques dont recèle le sud algérien. En effet, en marge de sa visite de travail de deux jours dans la wilaya d'Adrar, qui a été marquée par l'inauguration et l'inspection d'une série de projets et d'installations relevant de son secteur, le ministre a indiqué, lors d'un point de presse, que le problème de disponibilité des ressources en eau, ne se pose pas, puisque la région du sud algérien compte l'une des plus grandes nappes hydriques de la région du nord africain, mais plutôt,la nécessité de la mise en place de mécanismes de gestion des ressources hydriques qui permettent de préserver cette ressource vitale. Ainsi, "la question se pose moins en termes de disponibilité de la ressource hydrique qui y est abondante, qu'elle ne l'est en ce qui concerne les voies de gestion et de préservation de cette source vitale", a-t-il indiqué. Et pour étayer ces dires, le ministre a tenu à donner un exemple de la wilaya d'"Adrar qui, selon lui, dort sur un important réservoir hydrique souterrain, ne souffre pas du problème d'alimentation en eau potable", en soulignant au passage la nécessité de développer les mécanismes d'approvisionnement et de gestion en vue d'éviter le gaspillage et des problèmes écologiques graves, à l'exemple du phénomène de remontée des eaux dont souffrent les wilayas de Ouargla et d'El-Oued. Commentant l'approvisionnement en eau de la région notamment, M. Sellal a relevé que la commune de Cherouine, dont le taux de salinité est élevé, qu'une étude sera lancée, prochainement, d'un projet d'alimentation en eau douce à partir de la région d'Ougrout distante de 70 km ainsi qu'un projet de forage profond prévu dans la commune de Timiaouine, proche des frontières avec le Mali, pour remédier au déficit accusé dans la région en matière d'eau potable, a-t-il ajouté, en citant, le bénéfice de la commune d'un projet de barrage inféro-flux pour capter les eaux d'oueds. Outre, les projets prévus au prochain quinquennat en vue de renforcer le réseau d'AEP, dont notamment la réalisation de châteaux d'eau, de forages et le traitement de la salinité des eaux, le secteur entend consolider le système des foggaras (système d'irrigation traditionnel) par la réalisation de forages qui seront reliés à des galeries souterraines, à l'instar du système de foggaras de Ouled Kennou, dans la commune de Anzedjemir, ainsi que sa préservation, qui fait partie du patrimoine culturel. Des efforts sont fournis pour la protection des oasis de par sa contribution au développement tourisme, en pleine extension dans la région, a-t- il souligné, avant de rappeler, que les régions du sud renferment d'importantes capacités hydriques souterraines non-renouvelables, qui seront exploitées de manière efficiente en évoquant à l'occasion que l'Algérie dispose d'une nappe hydrique de 900.000 km2 s'étendant sur les territoires des régions de Ouargla, Ghardaïa, Adrar et In Salah. Une nappe en partage également avec des pays limitrophes, la Libye et la Tunisie, a soutenu le ministre en précisant qu'un plan a été mis au point pour l'exploitation de cette ressource, en concertation avec les pays concernés. Outre le mégaprojet de transfert de l'eau de In-Salah vers Tamanrasset, le ministre a fait part d'une étude en voie d'achèvement pour la réalisation, en 2010, de projets similaires visant l'adduction de 600 millions de m3 du nord d'El Menéa (Ghardaïa) vers Djelfa, ainsi que le sud de la wilaya de Tiaret et de M'sila, pour développer l'agriculture. Des projets, a-t-il dit, dont les travaux démarreront dans deux années au plus tard, ainsi que le lancement d'une étude de deux projets de transfert d'une partie des eaux de Oued Namous (Béchar) vers les régions de Naâma et Aïn Sefra. Il a indiqué qu'une autre étude préliminaire est en cours pour la réalisation, dans le cadre du développement de l'agriculture dans les Hauts-Plateaux et l'amélioration du cadre de vie de leurs populations, d'un 3e projet de transfert d'eau à partir de Ouargla vers la wilaya de Biskra et le sud de Batna.