Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, qui effectuait une visite de deux jours dans la wilaya d'Adrar, a évoqué le mégaprojet de transfert de l'eau de In Salah vers Tamanrasset, deux villes distantes de 750 km, qui seront reliées par un système de double voie de canalisation d'eau longue de plus d'un millier de kilomètres (1258 km). Il a aussi fait part d'une étude en voie d'achèvement pour la réalisation, en 2010, de projets similaires. Ces projets concernent l'adduction de 600 millions de m3 d'eau à partir du nord d'El Menéa (Ghardaïa), vers la région de Djelfa sur une longueur importante de pas moins de 470 km environ. Cette adduction devra également atteindre le sud des wilayas de Tiaret et de M'sila. Ces deux points sont éloignés de Menéa, respectivement sur une distance d'environ 550 km et 720 km. Ce grandiose projet devrait aider à développer l'agriculture dans ces régions qui connaissent un déficit hydrique. Le premier responsable du département des ressources en eau a signalé aussi le lancement d'une étude de projet de transfert partiel des eaux de Oued Namous (Béchar) vers Naâma et Aïn Sefra. Le ministre a cité une autre étude préliminaire en cours d'un 3e projet de transfert d'eau à partir de Ouargla vers Biskra, distantes de 400 km environ, et le sud de Batna sur un kilométrage tout aussi important. Ces deux projets sont conçus dans le cadre du développement de l'agriculture dans les Hauts-Plateaux. Toujours dans la même wilaya, M. Sellal a informé aussi de son programme de consolidation du système des foggaras (irrigation traditionnelle) par la réalisation de forages qui seront reliés à des galeries souterraines, à l'instar du système de foggaras de Ouled Kennou, dans la commune de Anzedjemir situées dans wilaya de Adrar. Le ministre a indiqué qu'outre «la préservation de ce système (foggara), qui fait partie du patrimoine culturel, des efforts sont déployés pour la protection des oasis en contribuant au développement du créneau touristique dans les régions du Sud». Le ministre a saisi jeudi l'opportunité de sa visite, pour insister sur la nécessaire préservation des abondantes et précieuses ressources hydriques enfouies dans le sud du pays. «La question se pose moins en termes de disponibilité qu'elle ne l'est en ce qui concerne les voies de gestion et de préservation de cette source vitale», a-t-il estimé. Sellal a fait également état d'une étude, à lancer prochainement, d'un projet d'alimentation en eau douce à partir de la région d'Ougrout distante de 70 km de Cherouine où le taux de salinité est élevé. Un projet de forage profond est prévu aussi à Timiaouine, proche des frontières avec le Mali, pour remédier au déficit de la région en eau potable, a ajouté le ministre en citant aussi un projet d'un barrage «inféro-flux», une technique destinée à capter les eaux d'oueds, au bénéfice de la commune. Sellal a signalé, par ailleurs, une série d'opérations retenues au titre du prochain quinquennat en vue de renforcer le réseau d'alimentation en eau potable (AEP). Il a rappelé que «les régions du Sud renferment d'importantes capacités hydriques souterraines non renouvelables, qui seront exploitées de manière efficiente. L'Algérie recèle, a-t-il dit, une nappe hydrique de 900.000 km² s'étendant sur les régions de Ouargla, Ghardaïa, Adrar, In Salah». Cette nappe, l'albienne, est «partagée également avec la Libye et la Tunisie». Sellal a précisé qu'«un plan a été mis au point en concertation avec les pays concernés, pour son exploitation».