Face la flambée des prix du ciment dont le sac est cédé à 700 dinars ces dernières semaines, le gouvernement a décidé d'agir pour tenter de stabiliser les prix en important " 3 millions de tonnes " qui viennent s'ajouter au million déjà importé l'année passée. L'appel d'offres est déjà lancé par la SGP, a confié hier, le ministre du commerce El Hachemi Djaboub, sur les ondes de la radio chaîne III. Néanmoins, il affirme que même sur les marchés infranationaux les prix du ciment restent très élevés alors que la demande nationale ne cesse d'augmenter. " Nous assistons à une forte demande durant cet hiver alors que traditionnellement la courbe est descendante ", a déclaré El Hachemi Djaboub dont les prévisions s'orientent vers le maintient de cette tendance pour les prochains mois. Pour lui, en tout cas, il n'y a pas de spéculation sur ce matériaux mais la hausse des prix est la résultante du manque de production. "La production nationale est destinée à 70% aux entrepreneurs ", a-t-il dit. Selon, ses statistiques, l'Algérie a besoin de " trois nouvelles cimenteries pour répondre à la demande nationale ". Dans ce registre, il a annoncé l'intention des opérateurs privés de se lancer dans la réalisation de ces usines d'autant que le gouvernement a mis à leur disposition le Fonds des investissements. Par ailleurs, le ministre du Commerce est revenu longuement sur le projet de loi sur la concurrence et les pratiques commerciales, qui vise essentiellement la régulation des prix de certains produits. Un projet endossé la semaine dernière par le gouvernement en attendant son adoption définitive qui interviendra " avant le mois de Ramadhan ". Ce nouveau texte, tient à le réaffirmer, El Hachemi Djaboub, ne " remet pas en cause la liberté des prix mais le gouvernement tient surtout à agir en cas d'abus de la part des producteurs ou des commerçants ". L'intervention du gouvernement sera bien définie notamment sur les marges bénéficiaires pour les produits de large consommation " s'il y a abus, mais dans le cas contraire, il est envisagé de faire infléchir les prix grâce à l'exonération des taxes douanières ou encore la suppression de la TVA ". El Hachemi Djaboub n'omet pas de mettre en garde ceux qui n'appliqueraient pas ces nouvelles mesures une fois adoptées, en soulignant qu'ils risquent le retrait de leurs registres du commerce ou de fortes amendes. Car dans certains cas, poursuit-il, il ya " les positions dominantes et le monopole qu'il faut combattre ". Pour ce qui est des produits qui seront concernés par ces dispositions, le ministre a émis le vœu de constituer une " corbeille de 15 produits qui comprendrait notamment, les légumes secs, le sucre le café, le thé, la semoule et la farine panifiée et le concentré de tomates ". A ce propos, il précisera que le prix du sucre, qui a atteint une hausse vertigineuse, est dû à la flambée des prix sur les marchés internationaux de " 118% à la bourse de Londres ". L'Algérie, a-t-il dit, reste un grand importateur de ce produit avec une facture de " 525 millions de dollars annuellement de même pour les légumes secs dont les importations ont atteint 600.000 tonnes ". Le ministre du commerce a évoqué enfin l'accord d'association avec l'Union européenne, en annonçant une rencontre en mars prochain, tout en rappelant les avantages qu'il accorde à la partie européenne seulement, qui détient " 57% des importations algériennes ".