Les gouverneurs régionaux de la Banque africaine de Développement (BAD), réunis à Tunis, ont appelé à l'unanimité à une augmentation générale du capital de la BAD, à un niveau de 200%. Dans un communiqué final publié à la fin de cette réunion, et rendu public samedi matin, cet appel indique "qu'une augmentation générale du capital de 200% permettrait à la Banque de servir les pays clients et leurs entités". Le communiqué indique que les gouverneurs ont également exprimé leur appui à la politique de la Banque qui consiste à effectuer des allocations sur son revenu net en faveur du Fonds africain de Développement (FAD), en tenant compte de la situation financière de l'institution et des besoins globaux du Groupe de la Banque. Ils se sont en outre félicités de "l'importance accrue des activités de la Banque dans l'ensemble de [leurs] pays, qu'ils soient à revenu intermédiaire, à faible revenu ou des États fragiles". "Notre confiance dans le Groupe de la Banque s'accroît, à mesure qu'il continue de renforcer son rôle en tant que première institution de financement du développement en Afrique", poursuit le communiqué. L'approbation de la proposition d'augmentation générale de capital se fonde également sur l'importance d'assurer que des ressources soient disponibles pour faire face au réchauffement planétaire, qui pourrait éventuellement compromettre, dans une large mesure, les perspectives de développement en Afrique. Ouvrant vendredi soir la réunion, le président de la BAD, Donald Kaberuka a déclaré que la présence des gouverneurs témoignait de l'importance qu'ils attachent à l'augmentation générale du capital. Il a souligné qu'avant la crise, la BAD avait élaboré sa stratégie à moyen terme pour la période 2008-2012, sans envisager une augmentation du capital. La stratégie, a-t-il ajouté, était fondée sur la forte croissance affichée par le continent. Toutefois, avec le coup porté au continent par la crise, l'institution a été confrontée à une demande accrue sur ses ressources de la part de ses pays clients. Comme les autres banques multilatérales de développement, la BAD doit donc jouer un rôle contra-cyclique, conformément à l'appel lancé à Londres en 2009 par les pays du G-20. S'adressant aux gouverneurs, Kaberuka a souligné que le continent a besoin d'une voix forte et qu'il leur est nécessaire de parler d'une voix forte au sortir des consultations. Le soutien des pays membres régionaux à une augmentation générale de capital, a-t-il indiqué, est un exemple de leur appropriation et de leur détermination à avoir une institution financière solide de premier ordre. Pour rappel, la BAD a récemment effectué une nouvelle émission obligataire internationale d'un milliard de dollars. L'émission a été souscrite avec un registre d'ordres atteignant environ 1,4 milliard USD. Grâce à la note de crédit plafond AAA de la BAD, cette émission a bénéficié d'un taux de mid-swap moins 2 points de base. Le programme d'emprunt de la BAD se chiffre à environ 5,5 milliards USD pour 2010.