Les cours du brut étaient en hausse mercredi, renouant avec leur niveau du début du mois, soutenus par un accès de faiblesse du billet vert et un regain de tensions sur l'Iran. Vers 11H20 GMT (12H20 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 0,32 cents à 76 dollars par rapport à la clôture de la veille sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres. A la même heure, le baril de "brut léger texan" (WTI) pour livraison en mars gagnait 0,31 cents à 77,32 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). "Les prix sont principalement soutenus par un renforcement de l'appétit des investisseurs pour les placements à risque, du fait d'un dollar plus faible, de bons indicateurs américains et des marchés d'actions globalement positifs", commentaient les analystes de Commerzbank. En effet, la faiblesse du billet vert favorise les achats de matières premières libellées en dollar. De plus, "les volumes se sont repris après les échanges anémiés du début de la semaine", pour cause de jours fériés aux Etats-Unis et en Asie, notait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital. Sur le front géopolitique, "les tensions qui entourent le programme nucléaire controversé de l'Iran font leur retour", soulignait l'analyste. "Les grandes puissances occidentales ont durci leur pression sur l'Etat islamique et menacé le pays de sanctions supplémentaires suite à l'engagement de l'Iran d'intensifier son programme nucléaire", ajoutait M. Kryuchenkov. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a défendu avec vigueur mardi, au dernier jour de sa tournée dans le Golfe, une politique de nouvelles sanctions internationales sur l'Iran, en disant douter fortement des objectifs pacifiques proclamés du programme nucléaire de Téhéran. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a de son côté estimé lundi que Mme Clinton avait "proféré des mensonges" contre l'Iran durant sa tournée dans le Golfe. Reporté à jeudi (au lieu du mercredi habituel) en raison d'un jour férié lundi, le rapport sur l'état des stocks pétroliers aux Etats-Unis attireront l'attention des cambistes vers la réalité physique du marché pétrolier, alors qu'une vague de froid touche toujours le pays, notaient des analystes. Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires s'attendent à une nouvelle hausse des stocks de brut de 1,6 million de barils (mb), ainsi qu'à une progression des réserves d'essence (+1,3 mb). Ils comptent en revanche sur une décrue des réserves de distillats (incluant le diesel et le fioul de chauffage), de 1,6 mb. Notons que l'AIE (Agence internationale de l'énergie) a revu à la hausse ses prévisions de demande de pétrole pour cette année. Elle prévoit désormais un recul de 1,7% sur un an, à 84,8 millions de barils par jour (mbj). Jusqu'à présent elle tablait plutôt sur une diminution de 1,9%. Les estimations de l'AIE ont également été revues à la hausse pour 2010 : la demande devrait progresser de 1,6% sur un an, pour s'établir à 86,2 mbj. Les producteurs de pétrole s'inquiètent des conséquences sur leurs économies que pourrait avoir un accord sur le climat à Copenhague, en réduisant significativement la demande de pétrole. Ces inquiétudes ont été corroborées par les données de l'AIE, qui estime que le manque à gagner pour les producteurs lié à l'adoption de politiques davantage tournées vers l'environnement pourrait s'élever environ à 4.000 milliards de dollars d'ici 2030. Sans changement des politiques énergétiques, les revenus de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) s'élèveraient à 28.000 milliards de dollars entre 2008 et 2030.