Les cours du pétrole accentuaient leur rebond hier passant au-dessus de 86 dollars le baril à New York, soutenus par un regain de confiance sur les marchés d'actions et de change, alors que la pression internationale sur l'Iran s'intensifiait. Vers 10H10 GMT (12H10 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai gagnait 88 cents à 85,69 dollars par rapport à la clôture de jeudi sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres. A la même heure, le baril de "brut léger texan" (WTI) pour la même échéance prenait 76 cents à 86,15 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). "Le marché du pétrole se comporte de la même façon que ces dernières semaines: un pas en arrière et deux pas en avant", commentaient les analystes de Commerzbank. Les cours du brut ont effacé leurs pertes des deux derniers jours, repassant au-dessus de 86 dollars (à New York) vendredi, bénéficiant d'un léger rebond des marchés d'actions, un appétit au risque soutenu, et d'un léger affaiblissement du dollar, soulignaient les analystes. En effet, les marchés d'actions européens évoluaient vendredi dans le vert, après la clôture en hausse des marchés américains jeudi, alors que le billet vert perdait un peu de terrain face à la monnaie unique européenne, repassant même brièvement au-dessus de 1,34 dollar pour un euro. Un billet vert affaibli rend plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises. Les cours du brut pouvaient également trouver du soutien dans un regain de tensions géopolitiques, après une réunion des six puissances (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) chargées du dossier du nucléaire iranien. Les ambassadeurs des Six ont travaillé sur un projet de résolution rédigé par les Etats-Unis et prévoyant notamment des sanctions à l'égard des Gardiens de la révolution iraniens, considérés comme impliqués dans les activités de prolifération nucléaire. L'ambassadeur de Chine, Li Baodong, a annoncé à l'issue de cette réunion que les Six se retrouveraient à nouveau la semaine prochaine pour poursuivre la discussion, tout en soulignant que le processus en cours vis-à-vis de l'Iran restait "axé sur la diplomatie", alors que la Chine est, des six puissances, la moins disposée à renforcer les sanctions contre Téhéran. "Même si des sanctions accrues contre l'Iran ne devraient pas être mises en place dans un futur proche, la pression sur le pays s'accroît", notaient les analystes de JBC Energy. Notons que les cours du pétrole ont fini en baisse jeudi, réagissant à la fermeté du dollar et à la hausse des stocks de brut américains, au plus haut depuis près de dix mois. Mercredi, le gouvernement américain a fait état d'une hausse supérieure aux attentes des stocks de pétrole brut. Les stocks de produits distillés ont aussi augmenté, alors que le marché attendait une baisse. Et si les stocks d'essence ont baissé plus fortement que prévu, les stocks restent à un niveau plus élevé que l'an dernier à la même époque.