Les enseignants grévistes ont fait perdurer le suspense quant à la décision à prendre concernant leur mouvement de grève observé la semaine dernière. Le Snapest, qui se réunit en conseil national, doit rendre sa décision aujourd'hui. Ainsi, après l'annonce du ministère de l'Education nationale des augmentations de salaires au profit des enseignants samedi, le Snapest a opté pour la prudence avant de se prononcer sur la suite à donner au débrayage entamé depuis le 16 du mois en cours. En effet, le porte-parole du Snapest, en l'occurrence, M. Meziane Meriane, dans une interview accordée au quotidien électronique TSA, samedi, a indiqué que "c'est au conseil national de décider de la poursuite ou non de la grève entamée le 16 février". Il est à signaler que le Snapest a tenu, hier, des assemblées générales au niveau des lycées et également des conseils de wilaya se sont déroulés afin d'examiner de plus près les augmentations accordées par le département de M. Benbouzid. Les résultats attendus à l'issue de ces débats devront probablement servir d'assise pour décider de mettre fin ou non à la grève qui a paralysé le secteur depuis déjà une semaine. Cependant, M. Meziane Meriane a refusé de dévoiler son jugement sur les augmentations accordées aux enseignants, laissant le soin à ces derniers d'en juger en se penchant sur les détails de cette augmentation à travers des débats qui auront à suivre l'annonce des augmentations "nous voulons connaître les mécanismes de calcul des nouveaux salaires. Savoir par exemple si les primes que nous touchons actuellement sont incluses dans les nouveaux salaires" a-t-il fait remarquer. En revanche, le conseil des lycées d'Algérie CLA, a entamé hier une semaine de grève renouvelable. Il se pourrait qu'il tranche la question aujourd'hui au cours d'un conseil national. Il est à rappeler, par ailleurs, que le bras de fer qui opposait les enseignants grévistes, en l'occurrence le Snapest et le ministère de tutelle depuis le début de l'année scolaire en cours, notamment avec le durcissement du ton de la part des enseignants qui ont entamé une grève d'une semaine renouvelable mardi dernier, s'est soldée par l'annonce samedi, du ministère de l'Education nationale, dans un communiqué, des augmentations de salaires au profit des enseignants et de l'ensemble des travailleurs du secteur. Des hausses jugées importantes, dépassant 10.000 dinars pour les enseignants du lycée. En effet selon le communiqué, des hausses de 61,42% à 77,58% sont accordées aux enseignants ayant une ancienne moyenne et classés à l'échelon 6. Ainsi, le salaire du maître d'école primaire passera, par exemple, de 23.989 dinars à 39050 dinars au 1er mars 2010, soit 6387 dinars d'augmentation à partir du 1er janvier 2008 et 8.674 dinars de hausse à compter du 1er mars 2010. Un enseignant de l'école fondamental verra son salaire passer de 25 117 dinars à 42 010 dinars, soit 7 360 dinars de plus à compter du 1er janvier 2008 et 9533 dinars de plus à compter du 1er mars 2010. L'enseignant du moyen verra son salaire évoluer de 25 117 à 44 603 dinars, soit 8821 dinars de plus à compter du 1er janvier 2008 et 10665 dinars de plus à compter du 1er mars 2010. Dans le secondaire, les salaires avoisineront 50.000 dinars. Le salaire du professeur d'enseignement secondaire passera de 30 017 dinars actuellement à 48 452 dinars, soit un plus de 7530 dinars à compter du 1er janvier 2008 et un plus de 10 905 dinars à compter du 1er mars 2010. Suite à cela, le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) a décidé hier de "suspendre la grève prévue initialement les 22, 23 et 24 février". Cette décision a été prise à l'issue de la réunion tenue juste après la correspondance officielle du ministère de l'Education nationale sur les nouvelles mesures relatives à la valorisation du régime indemnitaire des fonctionnaires du secteur de l'éducation, a indiqué un communiqué du syndicat. Le SNTE a exprimé, selon la même source, "sa satisfaction prudente" des mesures prises par la tutelle en attendant "des éclaircissements sur la nature des nouvelles indemnités ainsi que la position du ministère de l'Education à l'égard des autres points en suspens". Parmi les points en suspens, le communiqué a cité "la révision du statut particulier des fonctionnaires du secteur de l'éducation afin de remédier au dysfonctionnement relatif au reclassement de l'ensemble des catégories, l'approbation des propositions du syndicat concernant le départ à la retraite (25 ans pour les femmes et 28 ans pour les hommes) en comptant les années du service national et la promulgation de la loi sur la médecine du travail qui prend en charge les maladies professionnelles dont souffrent les travailleurs du secteur". Selon le communiqué, le secrétariat national du syndicat a également décidé de "donner un délai au ministère de l'Education nationale jusqu'au 18 mars pour l'entrée en vigueur des mesures concernant le régime indemnitaire, la promulgation de la loi sur la médecine du travail clairement définie ainsi que la signature de la nouvelle décision sur la gestion des œuvres sociales conformément à la vision du syndicat". Pour sa part, la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) a salué hier les efforts consentis par la Centrale syndicale pour la revalorisation du régime indemnitaire des corps spécifiques de l'Education nationale et exprimé ses "vifs remerciements" au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour "l'intérêt particulier" qu'il accorde à l'éducation. Dans un communiqué, la FNTE attire l'attention de tout le personnel du secteur de l'éducation sur le fait que "le dialogue reste le seul moyen d'arracher les droits des travailleurs sans pour autant porter préjudice à ceux des élèves", soulignant "la poursuite de l'action syndicale pour répondre aux aspirations de la communauté éducative".