Avant même l'UE et avant même l'UA, très au début de l'amorce de la " tragédie nationale ", bien des grands visionnaires notamment étrangers, avaient recommandé aux Etats maghrébins de se rapprocher sur tous les plans pour se constituer en une entité capable de développer ensemble le Maghreb et ensuite de tirer profit de leur intégration à la fois à l'économie de marché et dans la sphère de la démocratie. Le libéralisme économique va de pair avec le libéralisme politique. Aussi bien les Européens par le processus de Barcelone que les Américains par l'initiative d'Ezeinstat ont recommandé la création d'un marché économique maghrébin intégré, ce qui revient à dire que les incitations à aux rapprochements économiques et même politiques parviennent au Maghreb de l'espace extra maghrébin. Les cinq pays du Maghreb sont encore loin de se doter d'un marché commun pour affronter la concurrence internationale. Cela fait bien longtemps que les dirigeants maghrébins ne se sont pas réunis au sommet dans le cadre maghrébin pour se retrouver face à leurs problèmes, plus particulièrement leurs problèmes communs. Face aux ambitions européennes et à celles moins prononcées mais bien réelles des Américains pour ce qui concerne le marché maghrébin, face également aux défis de la mondialisation dont ils ne sont aucunement des acteurs importants, les pays maghrébins n'arrivent pas à se sortir des obstacles qu'ils se sont créés pour unir leurs forces dans un marché économique commun. Les raisons existent pourtant de commencer à créer les bases d'une communauté maghrébine qui reposera sur les trois piliers que sont la sécurité, l'économique et le socio-culturel. Il y avait bien un projet de zone arabe de libre-échange, encore qu'il s'agit d'échange de biens produits en dehors de l'espace arabe, ce qui fait des Etats arabes des " concessionnaires", ou des boutiques occidentales, mais pas d'espace plus restreint tel que la zone Maghrébine de libre-échange entre des pays aux caractères semblables. Aucun horizon n'est fixé, au moins pour en donner le coup d'envoi. Y aurait-il des intérêts économiques divergents si l'on excluait les raisons politiques ? Aujourd'hui, il n'y a pas entre ces pays des relations commerciales à hauteur au moins de ce qui devrait se faire entre pays voisins. A défaut d'union, qu'il y ait au moins une entente suffisante qui devrait leur permettre de négocier à égalité avec les autres ensembles régionaux, l'Europe par exemple.