La finalité de cette entité régionale demeure le renforcement des relations entre Etats membres. Le sommet de l'Union maghrébine arabe qui doit se tenir le 23 et 24 de ce mois à Alger apparaît comme la dernière chance de sauver une organisation qui n'a pas fini de broyer du noir après l'échec du sommet de juin 2002, reporté sine die quatre jours avant sa tenue alors que tout était fin prêt pour sa tenue. Ce sommet apparaît en outre comme la dernière chance de voir l'Algérie et le Maroc se réconcilier définitivement dans un premier temps et de la relance de l'UMA dont les activités sont gelées depuis fin 1994 dans un second temps. D'ailleurs et au vu de l'importance que revêt la réussite de ce sommet, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika a décidé de mener à bien et en personne les démarches afin de convaincre les chefs d'Etat des différents pays du Maghreb de la nécessité de donner un nouvel essor à l'UMA et cela en vu de dépassionner les divergences existantes entre les différentes parties en général et entre Alger et Rabat en particulier. Un différend né du traitement réservé à la question du Sahara occidental. Aujourd'hui plus que jamais il est temps de revivifier une entité en pleine paralysie au vu des changements opérés de par le monde. Un contexte que le président Bouteflika a assimilé depuis longtemps du fait qu'il avait fait de la redynamisation de l'UMA la pierre angulaire de son programme d'action lors de son investiture à la magistrature suprême. Un sommet qui devrait se tenir en dépit d'une éventuelle absence de S.M. le Roi Mohammed VI du Maroc comme l'avait soutenu le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem dans les colonnes du quotidien arabophone El-Khabar. Cette redynamisation devrait se faire autour de l'intérêt économique face à l'UE, leur principal partenaire commercial, d'autant que l'initiative de l'association euro-méditerranéenne, qui a déjà entraîné des changements fondamentaux dans la structure des relations entre ces deux parties pourrait bien à l'avenir se révéler être un atout pour achever le processus d'intégration économique maghrébin entamé avec le processus de Barcelone de novembre 1995, associant 27 partenaires dans un cadre multilatéral. En outre de la réussite de ce sommet dépendra l'avenir socioéconomique du grand Maghreb. En effet aujourd'hui plus qu'avant, et avec la création de par le monde d'entités régionales politiques, économiques et culturelles, il s'agit pour l'UMA de dépasser les différends politiques et de mettre en oeuvre la première phase de la stratégie maghrébine pour le développement commun. Ces objectifs portent sur la libre-circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux entre les pays membres ainsi que la mise en oeuvre d'une politique commune assurant le développement des Etats membres. En outre au plan international la création de l'OMC doit être vue comme un défi par les pays en développement ayant mené des négociations bilatérales. Ces négociations ne doivent nullement être perçues comme un obstacle. Bien au contraire, elles devraient constituer un rapprochement législatif et économique constituant une base horizontale commune du système des échanges à développer au sein de l'UMA. Surtout, il faut voir dans l'hétérogénéité des statuts des pays UMA par rapport à l'OMC, non pas un problème, mais l'opportunité de développer une approche spécifique d'intégration régionale maghrébine permettant de mieux tenir compte des différences entre membres de l'UMA par rapport au multilatéralisme. Il n'en demeure pas moins qu'une telle démarche exige un élan politique réel afin de dépasser les limites qui ont, jusqu'à aujourd'hui, entravé le développement de l'UMA comme l'ont fait leurs prédécesseurs. Pour rappel l'UMA a vu le jour le 17 février 1988 lors d'une réunion à Marrakech des chefs d'Etat d'Algérie, de Libye, de Mauritanie, du Maroc et de la Tunisie sur une idée lancée le 10 juin 1988 à Zéralda après plusieurs palabres ayant débuté en 1958 avec la déclaration de Tanger (Maroc), la guerre des sables en 1963 et le conflit du Polisario en 1976. Mais bien avant cette naissance officielle plusieurs tentatives, ayant conduit à des échecs, ont été initiées auparavant. L'idée a germé dans l'esprit des officiels durant les guerres de libération des pays membres.