Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a souligné, hier, à Alger, que l'Afrique mobilise, depuis plus d'une décennie, un surcroît d'effort pour s'extirper de l'état de sous développement et de marginalisation qui l'a longtemps caractérisée. Intervenant à l'ouverture de l'Assemblée générale de l'Union des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires d'Afrique (UCESA), M. Messahel a indiqué que "c'est ainsi qu'elle (Afrique) a adopté une démarche intégrée et multidimensionnelle fondée sur les principes d'appropriation, de leadership et de partenariat". Ces principes "ont été très insuffisamment pris en charge par les initiatives antérieures lancées par la communauté internationale en direction de l'Afrique", a-t-il relevé, ajoutant qu'il s'agit d'un changement de perspective "pour s'assurer que l'Afrique définisse par elle-même ses priorités et veille à aligner en conséquence les apports de ses partenaires extérieurs". Le ministre a noté que c'est sur cette base qu'a été conçue l'initiative du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) et la transformation de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) en Union africaine (UA). Il a également rappelé, à cette occasion, la mise en place du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP) pour l'amélioration de la gouvernance politique, économique et d'entreprise. De plus, le ministre a mis en exergue la présence de l'Afrique aux fora mondiaux en tant qu'ensemble de plus en plus solidaire et soudé et de plus en plus efficace, respecté et écouté car, a-t-il expliqué, "parlant d'une seule voix et défendant des positions communes sur les dossiers marquants du monde contemporain". Sur les travaux de l'AG de l'UCESA, l'intervenant a indiqué que cette rencontre "apportera sans doute une pierre à l'édifice que nos différentes instances nationales, régionales et continentales ont initié, à savoir la promotion d'un processus de développement soutenu qui associe l'ensemble des acteurs économiques et sociaux". Commentant la thématique de cette rencontre centrée sur l'optimisation de la contribution des Conseils économiques et sociaux à la promotion de la bonne gouvernance économique et sociale, M. Messahel a jugé qu'elle "est de nature à consolider et enrichir les acquis enregistrés par nos pays, et nos organisations régionales et continentales pour l'enracinement d'une culture de bonne gouvernance au service du progrès économique et social de nos peuples". Pour sa part, Mohamed Seghir Babès, président du Cnes, a indiqué, lors de son intervention à l'ouverture de ces travaux, que "le choix porté sur l'Algérie pour accueillir les travaux de cette rencontre, au lieu de la Guinée, est dû aux événements ayant affecté ce pays ces derniers mois". Dans ce sens, "il était extrêmement difficile de la tenir à Conakry". Il a ajouté que la proposition faite par l'Algérie d'abriter ces assises a été adoptée par les membres de l'UCESA, en marge du conseil d'administration de l'Association internationale des conseils économiques et sociaux, tenue fin 2009 à Moscou. Les pays membres de l'UCESA sont l'Algérie, la Tunisie, le Sénégal, le Burundi, la Mauritanie, le Congo, le Bénin, la Guinée, la Côte d'ivoire, le Tchad, la République Centrafricaine et le Mali. Par ailleurs, le président de l'Union des conseils économiques et sociaux et institutions similaires d'Afrique (UCESA), Thomas Sanon, a souligné, quant à lui, la nécessité de "préserver le dialogue" qui se trouve, a-t-il dit, "à l'origine de déséquilibres persistants qui font obstacle à l'avancée de l'humanité toute entière". M. Sanon, a également affirmé, à ce titre, que les acteurs de la vie socioéconomique des pays africains "ne doivent jamais manquer l'occasion ou différer l'opportunité d'assumer leurs mandats avec conscience et responsabilité". Il a estimé que la pratique de la bonne gouvernance "est un objectif de développement garantissant la participation populaire et la stabilité politique et le développement institutionnel, ainsi que le respect des droits de l'Homme". Le président de l'UCESA a indiqué, dans le même sens, que son institution a voulu, à travers le thème choisi pour cette AG, "organiser les conditions d'une concertation fraternelle afin de poser les vraies questions , diagnostiquer nos forces et faiblesses afin de suggérer aux pouvoirs publics les réflexions nécessaires à une affirmation sans équivoque pour le renforcement du dialogue social". M. Sanon a fait savoir, d'autre part, que son institution aspire à "indiquer la voie aux gouvernements africains et aux différentes forces sociales pour s'inscrire dans le cadre des mécanismes d'évaluation transparents scellés dans les programmes d'action pour améliorer la gouvernance dans tous les domaines".