Le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a déclaré hier à Midrand (Afrique du Sud) que l'exigence de la repentance à propos de l'esclavagisme, du fait colonial et de l'apartheid constitue une « revendication légitime » des peuples africains. Intervenant lors de la réunion des ministres africains et de la diaspora sur le sujet, M. Messahel a fait valoir, au titre des problématiques auxquelles sont confrontées l'Afrique et sa diaspora, la « nécessité d'enseigner son histoire, certes douloureuse, mais ô combien héroïque, car marquée, a-t-il dit, par une résistance et un combat déterminé contre l'esclavage, la colonisation et l'apartheid ». C'est dans ce combat que s'est exprimée de façon exemplaire la solidarité entre les peuples africains », a-t-il ajouté. M. Messahel a plaidé en faveur de la réappropriation de l'histoire africaine et son enseignement aux générations futures qui, a-t-il estimé, constituent, de nos jours, « un impératif vital ». « C'est un devoir de mémoire dont il s'agit et d'une revendication de repentance », a-t-il indiqué, soulignant que la réappropriation par l'Afrique de son histoire doit également se faire à travers la promotion de son héritage culturel. Selon l'APS qui a rapporté l'information, M. Messahel a rappelé à ce titre que l'Algérie, qui a abrité en 1969 le premier festival panafricain, accueillera en 2009 la deuxième édition de cette grande manifestation continentale. Le lancement prochain à Alger du musée africain des arts et de la culture est une autre « réalisation à inscrire à l'actif de la renaissance culturelle africaine », a-t-il encore dit. La rencontre de haut niveau, qui fait suite à une série de réunions consultatives régionales organisées dans des pays qui accueillent des populations importantes d'origine africaine, a été ouverte par le président sud-africain, Thabo M'Beki. Des représentants de cette diaspora africaine, appartenant à plusieurs régions du monde, ont pris part à ces travaux qui ont porté sur les questions de la paix et de la sécurité, la coopération économique, le développement et l'intégration régionale, les problématiques sociales et culturelles, et le partage du savoir. Les ministres africains ont également procédé à l'examen d'un document consolidé des conclusions tirées des assises précédentes et de celles de Midrand, ainsi que d'un plan d'action centré sur le partenariat Afrique-diaspora. Ces deux documents serviront de base au prochain sommet sur la diaspora, prévu au cours du premier trimestre 2008 en Afrique du Sud, et qui sera consacré au thème de « La réalisation d'une Afrique et de sa diaspora unies et intégrées : vers une mission partagée pour un développement durable visant à relever les défis communs ».