Le respect du niveau de la production, comme décidé par l'Opep, semble difficile à appliquer sur le terrain. La sortie médiatique du ministre de l'Energie et des Mines dans les colonnes de la revue spécialisée "Pétrole et Gaz Arabes" parue hier, le confirme en tout cas. D'où, l'appel de Chakib Khelil au nom de l'Algérie aux pays membres de l'Opep pour une "meilleure discipline". Comment ? Le ministre préconise de "revenir au moins au niveau d'adhésion de 80% pour le reste de l'année" au vu de "la fragilité actuelle du marché et des risques de baisse des prix". L'objectif étant "la stabilisation du marché", a-t-il indiqué. L'effort doit être collectif et les autres pays producteurs sont appelés aussi à "contribuer à cette action de stabilisation du marché". L'appel de l'Algérie intervient alors que le niveau d'application a baissé de "80% au début de l'année à 70% cet été". Néanmoins, le ministre relativise en annonçant que le niveau reste "appréciable". L'Algérie, selon le ministre de l'Energie, fait partie des pays qui respectent les décisions de l'Opep, en témoigne le taux révélé par Chakib Khelil. "La baisse opérée depuis février reflète un niveau de mise en œuvre de 98%, selon les données réelles que nous communiquons au secrétariat de l'Opep", a-t-il précisé. D'autre part, la mission incombe également aux pays développés pour éviter à la fois "les excès de la spéculation boursière et la volatilité des prix en agissant avec plus de détermination, dans l'intérêt de tous". A ce propos, il a affirmé que l'Algérie souhaite que "les dirigeants des grands pays industrialisés renforcent les mesures de politique économique pour conforter la reprise de la croissance". Commentant l'évolution des prix du brut ces derniers mois, le ministre de l'Energie et des Mines a souligné que le marché pétrolier reste "volatile". Plus explicite, il déclare que "l'évolution actuelle est caractérisée par un paradoxe apparent : un raffermissement des prix durant ces derniers mois, parallèlement à une augmentation des stocks et à un surplus de l'offre sur la demande". Et cette situation échappe à la règle de l'offre et de la demande. Pour Chakib Khelil, "les prix subissent les effets d'autres facteurs" comme "l'optimisme grandissant quant à une sortie de la récession, avec une reprise relativement appréciable dès 2010 de la croissance économique mondiale". Ceci est reflété au niveau "des anticipations boursières, dont celles du pétrole, auxquelles s'ajoute l'impact de la baisse du cours du dollar américain", a-t-il estimé. Le ministre a estimé, par ailleurs, que "l'évolution des prix à court terme dépendra principalement de la reprise économique et de la perception des marchés boursiers sur les perspectives à court terme". Pour lui, "les fondamentaux du marché indiquent une faible demande, des niveaux de stocks toujours élevés et une capacité de production non utilisée de l'Opep en hausse". Selon Chakib Khelil, les prix évolueront entre "60 et 70 dollars le baril pour le reste de l'année". Toutefois, les craintes subsistent quant au "surplus de l'offre". Le ministre de l'Energie parle d'"un réel défi pour la stabilité du marché à court terme". Abdelghani M.