La Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) va engager, en 2007, une enveloppe de 180 millions de dollars pour des prêts et des dons au profit de pays de l'Afrique subsaharienne, a indiqué mercredi le directeur général de cette banque régionale, l'Algérien Abdelaziz Khellaf. Ce montant sera réparti entre 174 millions de dollars de crédits concessionnels pour le financement de projets de développement, et 6 millions de dollars sous forme de dons affectés à l'assistance technique, a précisé M. Khellaf à la presse en marge du conseil d'administration de la BADEA, dont les travaux de deux jours se tiennent depuis la matinée à huis clos à l'hôtel Hilton d'Alger. Les principaux bénéficiaires de ces crédits et dons sont le Burkina Faso, le Mali, le Niger et des pays de l'Afrique de l'Est, a-t-il précisé. Ces prêts et dons, qui seront affectés essentiellement aux infrastructures de base et au développement agricole, entrent dans le cadre du 5e plan quinquennal (2005-2009) élaboré par la BADEA pour un montant global de 900 millions de dollars, contre 675 millions de dollars pour le plan quinquennal précédent, a indiqué le même responsable. Les prêts accordés sont assortis d'un taux d'intérêt oscillant entre 1 et 2%, d'un délai de remboursement allant de 20 à 25 ans avec un temps de grâce de 2 à 7 ans. Le total des engagements financiers mobilisés par la BADEA entre 1975 et 2004 se chiffre à 2,84 milliards de dollars dont plus de 51% ont été affectés au financement de projets d'infrastructures de base en Afrique. Le conseil d'administration de la BADEA se compose des pays arabes dont la contribution au capital atteint un minimum de deux cents (200) actions. C'est le cas actuellement de 9 pays (Algérie, Libye, Maroc, Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Irak, Qatar, Oman et Koweït). Créée en 1974 suite à une résolution du 6e Sommet arabe tenu en 1973 à Alger, la BADEA est une institution financière des Etats membres de la Ligue arabe destinée au développement de la coopération économique, financière et technique arabo-africaine. Réuni mardi avec le ministre des Finances, Mourad Medelci, le président de cette institution financière de coopération entre le monde arabe et l'Afrique subsaharienne, M. Abdelaziz Khellaf, a évoqué plusieurs questions, notamment celle relative au développement économique en Afrique, tout en insistant sur "le rôle que pourrait jouer cette banque régionale dans le financement du Nepad", le nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique. Il a, par la même occasion, salué "le rôle important" qu'avait joué l'Algérie dans la création de la BADEA et le "grand intérêt" qu'elle a constamment porté aux questions relatives au développement du continent africain. En effet, la visite du président de la BADEA à Alger, a été précédée d'une tournée sous-régionale au début du mois en cours, durant laquelle il aurait visité plusieurs pays, dont le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Lors de cette visite, l'accord d'un prêt d'un montant de 2,6 millions de dollars serait signé entre la délégation de la BADEA et les officiels maliens, en vue de financer le projet de renforcement des capacités d'intervention des services de protection des végétaux et des denrées stockées dans l'extrême Sud-Ouest du Niger, le Sud-Est du Mali et le Nord du Burkina Faso. Cette institution est également chargée de participer au financement du développement économique dans les pays africains non arabes, d'encourager la participation des capitaux arabes dans le développement économique de cette partie de l'Afrique et de contribuer à la fourniture de l'assistance technique nécessaire à l'essor du continent. Les interventions de la BADEA en Afrique couvrent 43 pays et certaines organisations régionales dans les secteurs de l'agriculture, du développement rural, de l'énergie, l'industrie, et le secteur social.