Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Les ministres arabes des Finances on décidé jeudi dernier de créer un Conseil de coordination des politiques financières. Cette nouvelle institution a pour principal objectif la coordination des politiques financières entre les Etats arabes pour faire face aux retombées de la crise financière et la mise en place d'un cadre pour débattre de l'évolution des situations économique et financière. Les argentiers des pays arabes, qui étaient en réunion depuis mercredi de la semaine écoulée, ont mis en relief, par la voix du ministre koweitien des Finances, la nécessité de procéder à un échange d'expériences entre les différents Etats arabes en vue de parvenir à des positions unifiées face aux différentes questions qui se posent à l'heure actuelle. Le conseil décidé lors d'une réunion tenue en marge des réunions des institutions financières arabes communes en mer Morte (Jordanie), sera présidé le ministre jordanien des Finances. Confrontés à des difficultés de financement, certains pays arabes commencent déjà à ressentir les effets de la crise financière. Selon le directeur du Fonds arabe de développement économique et social (FADES), les pays arabes commencent à ressentir sensiblement les effets de la crise mondiale à travers notamment la baisse de leurs actifs à l'étranger, le recul du crédit et un retard dans les projets d'investissement, outre la chute des prix du pétrole. Le langage tenu lors de ces réunions par les argentiers arabes a pris, semble-t-il, une autre tournure. Il suffit peut-être d'éplucher ces quelques déclarations pour comprendre le risque qui plane sur bon nombre de pays arabes. Le Premier ministre jordanien a ainsi précisé que la crise financière mondiale «nous incite à réviser nos stratégies et à renforcer la coopération interarabe» et, au même moment, son collègue saoudien, M. Abdelaziz El Assaf, appelle à une action commune pour faire face aux effets de la crise financière actuelle. La création de ce conseil reflète la crainte, on ne peut plus claire, qui prévaut, en ces moments difficiles pour l'économie mondiale, au sein des pays arabes. Par ailleurs, il convient de signaler que les gouverneurs de la Banque arabe pour le développement en Afrique (BADEA) ont réélu l'Algérien M. Abdelaziz Khellaf, directeur général sortant de la banque, pour un deuxième mandat de trois ans. L'ensemble des délégations arabes ont soutenu la candidature de l'ancien ministre algérien du Commerce pour un deuxième mandat à la tête de la BADEA, saluant les réalisations accomplies par la banque lors de son premier mandat.Soulignant que l'ensemble des Etats arabes avaient appuyé sa candidature, le ministre des Finances, Karim Djoudi, s'est félicité, à cette occasion, de la réélection de M. Khellaf. M. Djoudi a affirmé au même titre que l'Algérie est fortement présente au sein des conseils d'administration de ces institutions où elle joue un rôle prépondérant. Pour sa part, M. Abdelaziz Khellaf a exprimé sa reconnaissance aux pays arabes qui l'ont réélu à la tête de la BADEA. Il a indiqué que cette décision traduisait l'importance de l'Algérie dans cette institution et son rôle sur les plans africain et arabe. Cette réélection, précisera-t-il, impulsera les efforts de la banque en faveur du développement de l'Afrique, lui permettant de poursuivre son action dans le cadre du soutien de la coopération arabo-africaine. Enfin, il y a lieu de dire que même les institutions financières arabes ont été touchées par la crise. Un rapport présenté à la réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de la BADEA a révélé que la BADEA a enregistré en 2008 une perte de 90 millions de dollars du fait de la crise financière mondiale. Cette institution a également accordé, selon le même document, des prêts de 190 millions de dollars pour le financement de projets de développement en Afrique au titre de son plan quinquennal (2005-2009). Le nouveau plan quinquennal (2010-2014) adopté par les gouverneurs de la BADEA lors de leur réunion augmente le montant proposé pour le prochain plan, en dépit de la crise financière mondiale, de 100 millions de dollars par rapport au précédent plan auquel il avait été affecté 900 millions de dollars.