L'agriculture bio, un créneau devenu porteur dans de nombreux pays notamment ceux de la méditerranée. Une pratique qui revient simplement à l'usage rationnel des aspects de la nature. Les gens qui pratiquent ce type d'agriculture misent sur la rotation des cultures, l'engrais vert, le compostage, la lutte biologique, l'utilisation de produits naturels comme le purin d'ortie, et le sarclage mécanique pour maintenir la productivité des sols et le contrôle des maladies et des parasites. Chez nous, les conditions pour la pratique d'une agriculture biologique existent mais manquent d' outils. Les procédures indispensables à la délivrance d'un label bio font toujours défaut. Depuis 7 à 8 ans , l'on a annoncé des mesures pour encadrer le système de production biologique. Il s'agit de la réglementation, la sensibilisation et l'identification de la structure chargée de toutes les missions devant déboucher sur la délivrance du label bio selon les normes internationales, avec mise à contribution de l'assistance technique. Mais à ce jour, les mesures en question sont restées lettre morte. Il était question de commencer avec le vin et les dattes. Il faut dire que jusque-là, l'agriculture bio n'est qu'un chantier parmi d'autres. Faisant partie de ces projets qu'on lance en grande pompe avant de les reléguer aux calendes grecques. L'agriculture biologique attend aujourd'hui qu'on la relance sérieusement. Ailleurs, son développement constitue une valeur ajoutée incontestable. Au sein de l'Union européenne, le premier règlement sur l'agriculture biologique est entré en vigueur en 1992 , c'est dire que l'Europe a avancé dans ce domaine. Les règles de base sont l'interdiction d'utiliser des engrais chimiques et pesticides ou herbicides de synthèse. L'utilisation d'organismes génétiquement modifiés (OGM) est également interdite. Les produits de l'agriculture biologique bénéficient d'un logo protégé au niveau européen. Un "Plan d'action européen en matière d'alimentation et d'agriculture biologiques" a été élaboré par la Commission européenne. Son but était de définir l'orientation de la politique européenne. L'agriculture biologique se développe aussi chez notre voisin de l'Ouest. Le Maroc a beaucoup avancé dans ce domaine et exporte aujourd'hui ses produits bio vers l'Europe. L'agriculture bio a commencé à se développer au Maroc il y a une dizaine d'années déjà. Chez nous, le développement de l'agriculture bio est toujours à son état embryonnaire avec une opération pilote, sur laquelle les professionnels du secteur avaient placé tous leurs espoirs et qui a mal tourné après que le ministère de l'Agriculture ait refusé de soutenir les agriculteurs ayant participé à l'opération. Cela fait déjà huit ans que le projet a été lancé. L'idée d'initier l'Algérie à l'agriculture biologique n'était pas vraiment une priorité. La démarche entre dans le cadre de la relance du secteur de l'agriculture en général et ce, dans la perspective de l'ère de l'après-pétrole. Quoi qu'il en soit, l'agriculture biologique est un chantier inévitable à l'heure actuelle, et même si la première expérience a connu un faux départ, il y a toujours moyen de se rattraper.