Les éleveurs de poulet de chair d'Oran sont appelés à se constituer en coopérative pour mieux commercialiser leur produit, a déclaré, lundi à l'APS, le président de la chambre de l'agriculture de la wilaya, Mohamed Mansouri. Une meilleure programmation de la production, une maîtrise de la qualité des intrants (aliments, poussins et produits vétérinaires) et un abattage régulier établi sous forme de contrats avec les détenteurs d'abattoirs s'imposent pour assurer la stabilité du marché, a-t-il souligné. "Un système d'organisation d'un type nouveau s'impose pour permettre à toutes les parties de la chaîne de réaliser une plus value, selon la formule gagnant-gagnant", a-t-il ajouté. La wilaya d'Oran dispose, en dehors d'un abattoir public (ex Oravio), de 15 abattoirs privés dont trois de grande envergure qui monopolisent cette filière, a-t-il relevé, en indiquant que l'objectif escompté des coopératives d'aviculteurs est de renverser la situation à l'avenir pour assurer un équilibre du marché et pallier la mévente du produit à laquelle font face actuellement les éleveurs. Le constat actuel fait que le prix du poulet de chair est passé du simple au double et se négocie à 270 dinars le kg, malgré l'existence d'une production conséquente, a-t-il soutenu. "Wilaya avicole par excellence en dépit d'une reprise légère ces dernières années, Oran a perdu plus de 70% de ses capacités, notamment dans cette filière, comme en témoigne le nombre de producteurs qui a baissé de 3.600, il y a quelques années, à près de 300 actuellement", a-t-il rappelé. Le bilan de la direction des services agricoles de la wilaya d'Oran pour l'année 2009 pour la filière avicole fait état d'une production de 2.382.000 poulets de chair, de 20.800 poules de ponte, de 43.220.000 œufs ainsi que de 54.986 quintaux de viandes blanches, contre 1.333.000 poulets de chair en 2008. Il est prévu l'organisation, avant fin mai prochain par la chambre d'agriculture d'Oran, de journées portes ouvertes sur l'aviculture, pour sensibiliser davantage sur le bien-fondé de la création de coopératives d'éleveurs avicoles et les enjeux alimentaires, a indiqué M. Mansouri. Il faut savoir que le développement de l'aviculture constitue un meilleur recours pour répondre à un besoin galopant de la population en protéines animales dans les plus courts délais. L'engagement de l'Algérie pour une libéralisation de l'économie impliquant ainsi son intégration à la zone de libre échange euro-méditerranéenne et sa prochaine adhésion à l'OMC, incite à relever un défi qui réside dans l'amélioration de la productivité et la recherche de la compétitivité de son économie. Les difficultés financières induites par la libération du marché, apparition des nouvelles conditions d'approvisionnement des facteurs de production ainsi que l'augmentation des prix ont poussé les petits éleveurs à restreindre leurs investissements en quête de profits immédiats. Les enquêtes menées ces dernières années montrent que la majorité des élevages sont loin d'être industriels dans leur conduite et dans les performances enregistrées. Les conditions de l'habitat, de l'alimentation, d'hygiène et de prophylaxie ne répondent pas aux normes zootechniques préconisées, ceci entraîne l'abandon de l'activité jugée peu rentable et par conséquent, l'augmentation des prix des produits de la volaille sur le marché.